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Banque mondiale: Les maladies non transmissibles sont responsables de plus de 70 % des décès dans les pays en développement

septembre 16, 2024 0 91

En 1970, une personne sur cinq pouvait espérer vivre jusqu’à 80 ans. En 2023, environ la moitié de la population mondiale avait atteint ce seuil.

Il s’agit là d’un progrès majeur. Cependant, de nombreux pays ne sont pas préparés à ce qui constitue un changement également majeur : le vieillissement rapide de la population. Cette évolution, que l’on désigne sous le terme de « transition démographique », a des répercussions considérables sur les marchés du travail, les politiques sociales et les services de santé.

Il est donc plus important que jamais d’investir dans le bien-être des individus tout au long de leur vie, avec le souci de promouvoir une longévité en bonne santé, productive et inclusive. Cela passe par des politiques judicieuses qui permettront aux pays non seulement d’améliorer la vie de leur population, mais aussi de réduire les coûts des soins de santé, de faire baisser les dépenses publiques de protection sociale et de protéger un capital humain précieux.

La Banque mondiale vient de publier un rapport intitulé « Libérer le pouvoir de la longévité alliée à une bonne santé : évolution démographique, maladies non transmissibles et capital humain ». Dans cette nouvelle publication, nous proposons des stratégies concrètes pour soutenir une longévité en bonne santé, qui tiennent compte des contraintes budgétaires et s’attachent en même temps à lutter contre la pauvreté et favoriser l'équité entre hommes et femmes.


Promouvoir une longévité inclusive et en bonne santé

En 2050, au moins un tiers de la population mondiale aura plus de 60 ans. Le vieillissement de la population a conduit à une montée des maladies non transmissibles (MNT) — diabète, affections respiratoires et cardiaques, cancers, dépression —, qui constituent désormais la principale cause de mortalité dans le monde. Les pays doivent agir immédiatement pour lutter contre cette tendance de fond, en garantissant une prévention et une prise en charge efficaces des maladies chroniques et non transmissibles qui touchent des millions de personnes dans le monde.

Et ils doivent le faire en mettant l’équité au cœur de tous leurs efforts. Les données montrent en effet que les plus pauvres sont aussi les plus exposés aux MNT en raison de taux plus élevés de tabagisme, de consommation d’alcool et d’obésité et d’un accès limité à des soins de santé abordables et de qualité. Les MNT ont déjà responsables de plus de 70 % des décès dans les pays à revenu faible et intermédiaire, où elles constituent aussi un facteur important d’invalidité. Leurs répercussions piègent les individus dans une trappe à pauvreté intergénérationnelle qui sape les perspectives de familles entières et en particulier l’avenir des enfants.

Le souci des inégalités entre les sexes est un autre aspect essentiel. Car si les femmes vivent généralement plus longtemps que les hommes, elles souffrent davantage de maladies chroniques. Elles sont plus susceptibles d’être confrontées à de longues périodes de maladie et d’invalidité et de subir des violences de genre, et disposent de moins de ressources que les hommes pour affronter ces difficultés. En outre, les charges familiales qui leur incombent traditionnellement, en particulier la responsabilité de s’occuper d’un parent âgé, peuvent limiter leur capacité à occuper durablement un emploi rémunéré et nuire à leur propre bien-être. À cet égard, la prise en charge des soins par la communauté peut constituer une solution de substitution aux soins à domicile qui permet aux femmes de rester sur le marché du travail tout en offrant l’avantage d’un bon rapport coût-efficacité.


Une action urgente s’impose

La mise en œuvre des politiques volontaristes décrites dans notre rapport pourrait sauver 150 millions de vies dans les pays à revenu faible et intermédiaire et prolonger l’espérance de vie de millions d’autres d’ici 2050. En plus de réduire les décès évitables et les maladies gravement invalidantes, le soutien à une longévité en bonne santé favorise un meilleur fonctionnement physique, mental et social chez les personnes d’âge moyen ou plus avancé, ce qui se traduit par des gains économiques importants.

Mais tout cela ne sera possible que si les pouvoirs publics prennent des mesures vigoureuses dès maintenant, selon une approche de la santé qui englobe tous les secteurs concernés et tous les stades de la vie, de l’enfance au grand âge. Parmi ces mesures figurent notamment l’amélioration de la nutrition des enfants, le renforcement de l’éducation des filles et l'élargissement de l’offre de soins de longue durée.

Pour que ces efforts portent leurs fruits, il faut une action concertée sur la protection financière, les soins de longue durée et les politiques budgétaires, et ce entre les différents secteurs gouvernementaux mais aussi au-delà, avec les partenaires de développement, la société civile et les marchés du travail.


Accompagner les pays dans leur transition démographique

La Banque mondiale s’est donnée pour objectif de permettre à 1,5 milliard de personnes d’avoir accès à de meilleurs services de santé d’ici 2030, et la promotion d’une longévité en bonne santé constitue un volet essentiel de cette initiative. Cela consiste notamment à déployer à grande échelle des mesures à fort impact qui offrent une protection sociale aux pauvres et répondent aux besoins de soins de longue durée.

L’intégration de ces interventions cliniques contre les maladies non transmissibles dans les systèmes de santé primaire est cruciale pour prévenir des souffrances et des décès évitables. C’est aussi une solution économiquement efficace. En taxant le tabac, l’alcool et les boissons sucrées, les pays peuvent mobiliser des recettes supplémentaires qui contribueront à financer des programmes sur la longévité, à couvrir les coûts de santé essentiels et à étendre les programmes de protection sociale au secteur de l'économie informelle. Au fil du temps, ils pourront recueillir les dividendes de leurs investissements dans des politiques de promotion de la santé, à la faveur de l’allongement de la vie active et d’une plus grande productivité. 

La Banque mondiale continuera de faire usage de son expertise et d’une approche fondée sur des données probantes pour accompagner les pays dans l’élaboration de programmes nationaux qui favorisent la longévité en bonne santé. En finançant des initiatives visant à améliorer la protection sociale et le bien-être des populations, nous sommes aux avant-postes pour aider les pays à surmonter les défis de leur transition démographique, à protéger leur capital humain et à soutenir leur stabilité économique à long terme. 

Last modified on lundi, 16 septembre 2024 15:29

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