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Rapport de l’ONUSIDA : Le Fonds mondial applaudit les progrès tout en lançant un appel à la vigilance

juillet 22, 2024 0 564

Le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme (le Fonds mondial) se réjouit des progrès dont fait état le nouveau rapport de l’ONUSIDA, notamment l’augmentation du nombre de personnes actuellement sous traitement contre le VIH.

En 2023, 77 % des personnes vivant avec le VIH étaient sous traitement. Cet accomplissement témoigne de l’engagement inébranlable des agentes et agents de santé, des communautés et des partenaires dans le monde entier.

Pour la première fois, le plus grand nombre de nouvelles infections à VIH n’a pas été enregistré en Afrique subsaharienne, ce qui démontre clairement que les deux décennies de travail acharné du partenariat du Fonds mondial portent leurs fruits.

En dépit de ces efforts, on a compté 1,3 million de nouvelles infections à VIH et 630 000 décès liés au sida en 2023. L’épidémie a fait 42,3 millions de victimes depuis son apparition.

La lutte mondiale contre le VIH a fait des pas de géant, mais demeure confrontée à des obstacles persistants que l’on ne peut se permettre de négliger et qui demandent une action immédiate. Bien que l’accès au traitement se soit considérablement amélioré, le taux de nouvelles infections demeure alarmant, et les maladies liées au sida font encore beaucoup trop de victimes chaque année. Les populations marginalisées et vulnérables étant toujours les plus durement touchées par l’épidémie, notre riposte doit être plus que jamais inclusive et fondée sur les droits. Nous devons innover, intensifier les efforts de prévention et obtenir le financement nécessaire pour préserver les acquis et combler les lacunes.

La prévention du VIH doit être accélérée

Le dernier rapport de l’ONUSIDA souligne la nécessité urgente d’accélérer le progrès dans la prévention du VIH, un domaine encore confronté à de nombreux obstacles. La prévention doit être au cœur de nos interventions. Pour combattre efficacement l’épidémie de VIH, nous devons lever les obstacles qui entravent l’accès aux services de prévention, en particulier pour les populations marginalisées. Les populations clés – notamment les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les personnes transgenres et de diverses identités de genre, les travailleuses et travailleurs du sexe et les personnes qui consomment des drogues injectables – comptent pour 55 % des nouvelles infections à VIH. Le Fonds mondial a pris les devants pour aborder ces enjeux à travers des initiatives comme « Lever les obstacles », un programme qui vise l’élimination de la stigmatisation, de la discrimination et d’autres obstacles qui empêchent certains groupes de personnes d’accéder aux soins.

Un exemple d’innovation prometteuse dans le domaine de la prévention est l’introduction et la distribution de l’anneau vaginal de dapivirine. Ce dispositif de prophylaxie préexposition, qui libère un médicament antirétroviral, procure aux femmes un moyen discret et efficace de se protéger contre le VIH.

Le Fonds mondial s’est engagé à accélérer le déploiement de l’anneau de prophylaxie préexposition pour assurer aux femmes, en particulier dans les régions à haut risque, un accès à cette innovation qui sauve des vies.

Nous avons la certitude que le nouvel anneau de dapivirine peut complètement changer la donne. Les filles et les femmes souhaitent l’utiliser et le réclament. L’enthousiasme est grand, et nous avons beaucoup à faire pour écourter les délais d’introduction et appuyer l’accès équitable à ce produit qui nous aidera à atteindre les cibles à l’horizon 2030.

Les femmes et les filles sont disproportionnellement affligées

L’élargissement de l’accès au traitement du VIH en Afrique subsaharienne a conduit à de réels progrès. De moins en moins de personnes sont infectées par le VIH et meurent du sida. Malheureusement, les adolescentes et les jeunes femmes, dans certaines parties de cette région, ne profitent pas de ces progrès. En Afrique subsaharienne, les femmes et les filles comptent pour 62 % des nouvelles infections à VIH.

Dans au moins 22 pays d’Afrique subsaharienne, le taux de nouvelles infections à VIH chez les adolescentes et les jeunes femmes est trois fois plus élevé que chez les adolescents et les jeunes hommes.

Cela doit changer. Si nous souhaitons véritablement mettre l’avenir de ces pays à l’avant-scène, nous devons protéger en premier lieu les filles et les jeunes femmes. Nous devons également accélérer les investissements dans des programmes complets en faveur des droits en matière de santé sexuelle et reproductive, en particulier pour les adolescentes et les jeunes femmes. Nous devons leur procurer les outils dont elles ont besoin pour se protéger.

Atteindre les personnes les plus exposées aux risques

Fait alarmant, les taux d’infection ont augmenté dans trois régions : Amérique latine, Europe orientale et Asie centrale et Moyen-Orient. En outre, les populations clés comptent pour une proportion grandissante des nouvelles infections. Ces tendances soulignent la nécessité urgente d’adapter nos stratégies de prévention, afin qu’elles atteignent les personnes les plus exposées aux risques.

Chaque minute, une personne meurt d’une maladie liée au sida. Cette dure réalité est un appel urgent à l’action. Chez les enfants, la suppression de la charge virale à un niveau indétectable n’atteint que 48 %. Une proportion importante des nouvelles infections à VIH – soit environ une sur dix – est attribuable à la transmission du virus de la mère à son bébé durant la naissance.

Dans la lutte contre le VIH, nous devons faire beaucoup mieux pour les enfants. Pour aider les programmes nationaux, nous avons fourni à des prix négociés les plus récents schémas thérapeutiques pour enfants à base de dolutégravir. Nos investissements dans les systèmes de laboratoire contribuent au dépistage rapide des enfants exposés et à placer sans délai ceux qui se révèlent séropositifs sous un traitement antirétroviral adapté à leur âge. Les approches différenciées de dépistage et de traitement contribuent à combler l’écart de diagnostic et à assurer une prestation de services davantage centrée sur l’enfant.

Moins de financement pour le sida que jamais

Le financement de la lutte contre le VIH est dans une situation extrêmement préoccupante. Il a atteint un niveau plus bas que jamais, et les ressources nationales ont diminué pour la quatrième année consécutive. Pour renverser la tendance, nous devons mobiliser davantage de ressources et nous assurer que les investissements sont stratégiquement dirigés vers les interventions à fort impact.

L’engagement envers les droits humains est au cœur de la mission du Fonds mondial. Veiller à ce que toutes les personnes, quelle que soit leur origine ou leur situation, aient accès aux soins et aux services dont elles ont besoin est une priorité absolue. Nous devons déployer un effort concerté pour créer des environnements où les droits humains sont respectés et où les gens ne vivront plus dans la crainte du VIH.

Le Fonds mondial est toujours aussi résolu à mettre fin à l’épidémie de sida une fois pour toutes. Nous appelons tous les partenaires, les gouvernements et les parties prenantes à se joindre à nous pour appuyer nos efforts, innover et investir dans des solutions qui sauvent des vies. Ensemble, nous pouvons surmonter les difficultés mises en lumière dans le rapport de l’ONUSIDA et nous diriger vers un monde libéré du fardeau du VIH et du sida.

Une déclaration de Peter Sands, directeur exécutif du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme

Le 22 juillet 2024

Last modified on lundi, 22 juillet 2024 14:27

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