Malheureusement, cet élevage qui se pratique sur un mode traditionnel est en butte à un fort taux de mortalité due à diverses maladies et surtout à la situation sécuritaire dans la région des savanes, la région d’élevage par excellence au Togo. Pour remédier à cette situation, le Programme de Résilience du Système Alimentaire en Afrique en de l’Ouest (FSRP Togo) a prévu dans le cadre de la mise en œuvre du PURS, accompagner les petits éleveurs en leur octroyant des géniteurs de petits ruminants et de volailles.
Le processus d’introduction des géniteurs dans les élevages bénéficiaires a démarré par l’identification des centres de production et de potentielles fermes d’élevages capables de fournir les géniteurs prévus. C’est suite à ce processus que le FSRP Togo a acquis et distribué des géniteurs ovins caprins aux bénéficiaires ciblés de concert avec l’Institut de Conseil et d’Appui Technique (ICAT).
Dans la région des savanes, ils sont 176 éleveurs de petits ruminants (ovins caprins) à avoir bénéficié chacun d’un noyau de géniteur composé d’un (01) mâle et de trois (3) femelles.
Parmi les 176 éleveurs de petits ruminants, 121 font l’élevage d’ovins et 55 élèvent les caprins. Ainsi le FSRP Togo a mis à la disposition desdits éleveurs, un total de 704 géniteurs ovins caprins dont 121 géniteurs béliers, 363 géniteurs brebis, 55 géniteurs boucs et 165 géniteurs chèvres. Afin de s’assurer du bon état de santé de ces animaux et de leur performance à assurer une bonne reproductivité au sein de l’élevage, ils sont minutieusement testés avant d’être remis aux bénéficiaires comme l’explique M. TCHALON, biologiste à l’Institut Togolais de Recherche Agronomique (ITRA) « Nous effectuons des tests de brucellose sur les géniteurs avant de les remettre aux bénéficiaires. Comme la brucellose est une zoonose (transmissible à l’homme) qui peut se propager facilement, et surtout qu’elle est une maladie qui déséquilibre le système de reproduction entrainant des avortements chez l’animal, les tests nous permettent non seulement de connaître l’état de santé de l’animal mais de s’assurer de ses capacités à se reproduire une fois remis au bénéficiaire », a-t-il expliqué.
Je m’appelle Kanfiyéne, je vis à Naki-Est avec ma famille. Je n’ai pas eu la chance d’aller à l’école mais je fais des travaux champêtres avec mes parents. J’avais aussi une dizaine de moutons que j’élevais et qui me rapportaient un peu d’argent au moment des fêtes. Malheureusement, ils sont sortis un jour et ce n’est que cinq qui étaient revenus. J’étais tellement déçu que j’ai voulu abandonner mais avec les conseils des parents, j’ai continué jusqu’à ce que le FSRP ne vienne m’aider aujourd’hui avec 4 géniteurs dont 1 mâle que vous voyez ici. J’ai l’impression d’avoir retrouvé tout ce que j’ai perdu. Tout comme Kanfiyéne, Daniel est aussi bénéficiaire des géniteurs. Il est basé à Tchamonga dans l’Oti Sud et fait l’élevage des ovins par passion. A la réception de ces quatre têtes, ce jeune cultivateur et père de deux enfants nourrit l’espoir de reconstruire son cheptel entre temps détruit par la maladie.
« J’aime tellement l’élevage que j’ai laissé les études pour me consacrer à ça. Faute de moyen, je n’avais pas d’espace approprié ni de reproducteur adapté donc je faisais avec les moyens de bord. J’ai actuellement six têtes mais avec ces géniteurs, l’effectif de mon troupeau va certainement s’agrandir avec des béliers et brebis plus gros et robustes comme ceux-ci », s’est-il réjouit. Il faut préciser qu’à l’instar des autres éleveurs, Daniel avait déjà bénéficié d’une bergerie traditionnelle améliorée du FSRP auquel viennent s’ajouter ces géniteurs. Dans les sept préfectures de la région des Savanes, ils sont au total 176 éleveurs à avoir bénéficié du FSRP Togo, 704 géniteurs ovins caprins dont 484 géniteurs ovins et 220 géniteurs caprins.