Il menace cette fois de les augmenter considérablement, au risque de déclencher une guerre commerciale de grande ampleur aux risques imprévisibles. Donald Trump accuse les démocrates d'avoir vidé le portefeuille des Américains et veut y remédier en faisant augmenter drastiquement les droits de douane et baisser les impôts, mais des experts soulignent les risques que ces mesures aient l'effet inverse. Voici les principaux axes que le président américain élu entend suivre sur le plan économique.
Donald Trump a une mesure phare : la hausse des droits de douane. Le républicain veut les faire remonter entre 10 et 20% pour l'ensemble des produits entrant aux Etats-Unis, et jusque 60% pour ceux venant de Chine voire 200% pour certains types de biens.
L'objectif affiché est d'augmenter les recettes fiscales et d'utiliser les droits de douane comme arme de négociation face à des pays qui, comme la Chine, "nous mettent en pièces", a répété Donald Trump durant sa campagne, tout en incitant les entreprises à relocaliser leur production aux Etats-Unis.
Mais l'impact économique pourrait s'avérer négatif : l'augmentation des droits de douane "pourrait entraîner une hausse annuelle de 524 milliards de dollars des impôts et réduire le PIB de 0,8 point de pourcentage, avec 684.000 emplois détruits", ont ainsi estimé les chercheurs de la Tax Foundation. Les montants générés par les droits de douane ne devraient par ailleurs compenser que partiellement les baisses d'impôts annoncées et la dette américaine pourrait s'envoler, avec 15.000 milliards de dollars supplémentaires sur la prochaine décennie, selon le Comité pour un budget fédéral responsable (CRFB). Pour compenser, des baisses drastiques des dépenses sont attendues. Donald Trump a annoncé durant sa campagne son intention de confier la tâche au milliardaire Elon Musk.
Le patron de Tesla, X et SpaceX a assuré pouvoir réaliser plusieurs milliers de milliards de dollars de coupes annuelles dans les dépenses publiques. Joe Biden a eu beau se montrer très critique des mesures prises par Donald Trump, il n’est pas revenu sur les tarifs douaniers imposés par son prédécesseur sur 300 milliards de dollars de produits importés.
Il en a même ajouté 18 milliards ciblés sur les technologies sensibles et notamment les semi-conducteurs. L’élection du milliardaire est en revanche regardée avec beaucoup d’appréhensions dans les capitales européennes. « Notre problème ce sont les autres pays qui profitent de nous », répétait Trump en campagne. « Le pire c’est que ceux qui nous traitent le plus mal, ce sont nos soi-disant alliés, je dis soi-disant parce qu’à bien des égards ce ne sont pas des alliés, ils abusent de nous. » Le message est clair, il s’adresse aux Européens mais aussi au Canada ou au Japon : il n’y aura pas de passe-droit.