Chaque année, la Journée mondiale de l’alimentation attire l’attention sur les enjeux cruciaux liés à l’insécurité alimentaire et à la malnutrition. Aujourd’hui, 9,2 % de la population mondiale est sous-alimentée ou souffre de la faim, tandis que 149 millions d’enfants sont touchés par la malnutrition chronique. De nombreuses régions du monde sont confrontées à la coexistence de plusieurs formes de malnutrition, exacerbées par des inégalités économiques, sociales et environnementales.

Dans ce contexte, il est urgent de repenser nos systèmes alimentaires, de la production à la consommation. À l’occasion de la Journée mondiale de l’alimentation, placée cette année sous le thème du « droit à l’alimentation pour une vie et un avenir meilleurs ».

L’accès universel à une alimentation saine repose avant tout sur la sécurité alimentaire. L’agroécologie, un mode de production qui valorise des pratiques respectueuses de l’environnement tout en répondant aux besoins nutritionnels des populations puisqu’il permet de diversifier la production alimentaire et d’améliorer la disponibilité d’aliments nutritifs. L’agroécologie est promue par les acteurs et actrices engagé∙e∙s dans un développement durable et équitable. Ce modèle agricole offre une réponse aux grands défis agro-environnementaux et socio-économiques, aussi bien au niveau local que global.

En complément de ces changements dans les pratiques agricoles, il est préconisé une valorisation des produits locaux. Il est essentiel de renforcer les filières agroalimentaires locales, en accompagnant les producteurs et productrices sur les questions de qualité, de production, de commercialisation et de structuration des marchés. Cela permet non seulement d’améliorer l’offre de produits nutritifs mais aussi de garantir un accès équitable à ces aliments.

Au Sahel et à Madagascar, par exemple, des initiatives ont été mises en place pour soutenir la production et la commercialisation d’aliments locaux fortifiés. Ces produits, adaptés aux besoins nutritionnels des femmes et des jeunes enfants, visent à lutter contre la malnutrition tout en stimulant l’économie locale.

En Afrique de l’Ouest, le Gret travaille depuis de nombreuses années au développement de la filière du lait local, permettant aux producteurs et productrices d’en tirer un revenu décent et de contribuer à la mise à disposition de produits nutritifs, en particulier pour les enfants.

Ces initiatives montrent que la valorisation des produits locaux peut contribuer à résoudre les problématiques de malnutrition tout en soutenant les économies locales.

Une autre dimension clé de l’approche réside dans l’éducation et la sensibilisation à la nutrition. Des campagnes de communication sociale sont menées pour promouvoir de bonnes pratiques alimentaires, de soin et d’hygiène et ainsi encourager des comportements alimentaires sains et accroître la consommation d’aliments sains.

La Journée mondiale de l’alimentation est une occasion de rappeler que l’accès à une alimentation saine et durable est un droit fondamental. Pour y parvenir, il est nécessaire de transformer nos systèmes alimentaires en promouvant des pratiques agricoles respectueuses de l’environnement, en valorisant les produits locaux et en sensibilisant les populations sur l’importance d’une alimentation équilibrée et diversifiée.