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ENSEIGNEMENT SUPERIEUR : Les Universités privées et confessionnelles du Togo soumises à une évaluation des offres de formations

mai 07, 2023 0 1971

Le gouvernement togolais sous la direction du chef de l'Etat souhaite vivement trouver une solution définitive à la problématique de l'inadéquation formation emploi.     

Des études menées dans plusieurs pays de l’Afrique de l’Ouest indiquent que l’inadéquation entre formation et emploi demeure une préoccupation majeure. Il apparait un véritable déséquilibre entre l’offre et la demande d’emploi qui ne permet pas de répondre aux besoins de main d’œuvre des entreprises. Ce déséquilibre se manifeste par des offres d’emploi non-satisfaites en raison de qualifications et de profils inadaptés, ou indisponibles localement sur le marché du travail.

Au Togo, les Universités privées et confessionnelles accueillent chaque année des milliers d’étudiants suite à la saturation des Universités publiques. Face au rejet d’un grand nombre de diplômes délivrés par ces établissements privés à l’homologation et dans les universités publiques occidentales, le Ministère de l’enseignement supérieur a initié avec l’appui financier du PNUD une évaluation des offres de formations réalisée par des experts/évaluateurs nationaux et internationaux entre le 20 décembre 2020 et le 30 mai 2021.

Il s’agit de, « répertorier et réaliser la cartographie des établissements privés d’enseignement supérieur; identifier les offres de formations mises en œuvre; vérifier la qualification du personnel enseignant et administrative; faire l’état des lieux des infrastructures existantes », apprend-t-on.

53 sites d’enseignement représentatifs de 47 établissements ont participé à l’évaluation (71,5%).

Sur les offres de formations, les résultats démontrent que 44 sur 47 offrent des formations sont agréées par le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche (MESR); 37 sur les 47 délivrent des diplômes non reconnus par CAMES; 5 sur 47 ont certains masters reconnus par le CAMES; 2 sur les 47 forment sans autorisation; 4 sélectionnés au hasard n’ont pas de syllabus; 16 sur 47 ne finissent pas leur programme conformément au syllabus.

« Beaucoup d’établissements pratiquant le LMD délivrent le même diplôme pour une formation donnée, mais n’enseignent pas les mêmes leçons, ou n’ont pas les mêmes volumes horaires ni les mêmes nombres de crédits, mais arrivent à totaliser les 180 crédits pour la licence alors même que la soutenance de la licence que certains ne font pas vaut à elle toute seule 30 crédits », indique l’évaluation des universités privées.

En ce qui concerne, le répertoire du personnel enseignant et du personnel administratif, sur un échantillon aléatoire observé lors de la visite des sites, il est constaté que seulement, « 5 établissements sur les 47, soit 11% ne respectent pas la disposition de l’article 19 ; 11 établissements sur les 47, soit 23% n’ont pas de contrats de travail avec leurs enseignants; 7 établissements sur les 47, soit 15% n’ont pas le curriculum vitae et la copie du dernier diplôme de certains enseignants dans leur dossier et n’ont pu en fournir pendant l’évaluation », révèle aussi l’étude.

L’évaluation dénote également environ 15% de satisfaction, sur l’état des lieux des infrastructures (bâtiment administratif, amphithéâtre, bibliothèque, salle informatique, centre médico-social, point d’eau potable, toilettes avec indication garçons/filles).

Le cahier des charges montre aussi quelques insuffisances dans les établissements privés d’enseignement supérieur. On note à cet effet, l’admission des étudiants en Master sans soutenance de Licence; absence de système de sécurisation des diplômes chez 6 établissements (code QR, code barre, cachet sec, papier personnalisé); absence ou insuffisance de remplissage des cahiers de textes; incohérence entre le nombre d’heures indiquées dans le syllabus et le nombre d’heures de cours effectif ; absence d’un manuel de procédures administratives et/ou académiques chez 8 établissements ; absence de procédure d’évaluation écrite des étudiants chez 5 établissements ; réunions du Conseil d’Administration (CA) non tenues régulièrement et absence de procès-verbaux des réunions du CA ; insuffisance dans la composition du Conseil d’Administration ; absence de plan de développement des enseignants permanents ; retard dans l’introduction des demandes de renouvellement de l’agrément.

Face à ces insuffisances notoires qui entrainent la baisse considérable du niveau des étudiants, des offres d’emploi non-satisfaites en raison de qualifications et de profils inadaptés, ou indisponibles localement sur le marché du travail, les évaluateurs ont fait des recommandations sensibles, notamment, encourager un renforcement de la coopération entre le MESR et les établissements privés d’enseignement supérieur de manière que les décisions tiennent compte de l’opinion des acteurs ; exhorter le MESR à la mise en place d’un cadre permanent de discussion avec les établissements privés d’enseignement supérieur pour discuter des enjeux auxquels les deux parties sont confrontées, et les moyens d’apporter des solutions satisfaisantes ; suggérer la mise en place d’un mécanisme efficace de suivi en matière de financement, de renforcement de capacités, de transfert de connaissance pour répondre à certaines lacunes observées et relevées.

Outre ces recommandations, les évaluateurs suggèrent aussi, l’harmonisation des syllabus et curricula d’enseignement au niveau de chaque filière et parcours du système LMD (Licence, Master, Doctorat) ; des études approfondies devant aboutir à l’harmonisation des examens pour les matières fondamentales au niveau de chaque filière et parcours du système LMD; l’officialisation des dispositions d’une nouvelle version du cahier des charges épurées des imprécisions par un décret présidentiel, afin de lui conférer un caractère officiel ; une continuité des états des lieux sur une base périodique afin de mesurer le suivi dans les progrès réalisés par les établissements relativement aux constats posés.

Dans ce sens, on observe quelques réactions intervenues au niveau des ministères en charge des filières professionnelles et techniques dans certains pays de la sous-région pour améliorer le taux d'employabilité des demandeurs d'emploi sur le marché du travail.

Last modified on dimanche, 07 mai 2023 22:50

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