En effet, le gouvernement de Transition a notifié, le 31 mars 2023, aux correspondantes des journaux français « Le Monde Afrique » et « Libération », leur expulsion du pays.

Cinq jours après la suspension de la télévision française France24, le gouvernement a sommé Sophie Douce et Anges Faivre, respectivement correspondantes des journaux français « Le Monde » et « Libération », de quitter le pays.

Les autorités leur ont notifié l’annulation de leur carte de presse et de leur accréditation d’exercer au Burkina. Les deux journalistes françaises avaient 24 heures pour plier bagage. Elles auraient quitté Ouagadougou, le 1er avril 2023.

Si « aucun motif » d’expulsion n’a été signifié à Sophie Douce, selon « Le Monde », celle de Agnès Faivre est en rapport avec la dernière enquête de « Libé » sur une « (…) vidéo d’enfants exécutés tournée dans un camp militaire » bien que l’article ne porte pas son nom.

Le gouvernement a dénoncé cet article du journal français qui porte, selon lui, des « accusations extrêmement graves » contre les forces de défense et sécurité sécurité Burkinabè.

Plus tôt, il a décidé de suspendre « sine die » la chaîne France 24 sur l’ensemble du territoire national, lui reprochant d’avoir donné la parole au chef d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), Abou Obeida Youssef al-Annabi.

Reporters sans frontières (RSP) a appelé le capitaine Ibrahim Traoré à « revenir sur ses décisions, annuler les expulsions des journalistes et lever les suspensions de RFI et France24 », estimant qu'il « se décrédibilise » avec ses violations de la liberté de la presse.

La rédaction du journal « Le Monde » ainsi que celle de « Libération » ont dénoncé une mesure « inacceptable » et « arbitraire » après l’expulsion de leurs correspondantes.

La journaliste Sophie Douce travaille au Burkina depuis 2018 pour « Le Monde », « Ouest-France », « L’Express ». Quant à Agnes Faivre, elle était etablie dans le pays depuis un an et demi pou le compte de « Libération » et de « Courrier International ».