Un mouvement de contestation de ces taxes, baptisé « Occupy Parliament » (Occuper le Parlement), avait été lancé ces derniers jours sur les réseaux sociaux, et mardi la police a dispersé une manifestation de quelques centaines de personnes à Nairobi, la capitale.
Parmi les mesures supprimées figurent une TVA de 16 % sur le pain et une taxe de 2,5 % sur les véhicules à moteur.
Plusieurs autres taxes, notamment sur les paiements mobiles ou encore sur l’huile végétale, ont également été supprimées du projet de budget.
Le gouvernement estimait ces mesures fiscales nécessaires pour redonner des marges de manœuvre au pays dans un contexte économique difficile.
Le Parlement doit débattre du texte remanié à partir de mercredi, en vue d’un vote avant le 30 juin. « Nous allons nous retrouver au Parlement avec un (texte) qui vient de l’exécutif et qui a été interrogé par le législatif. Grâce à la participation de la population, le peuple kényan a eu son mot à dire », s’est-on félicité, le président William Ruto dans un communiqué.
Le projet de loi amendé prévoit la suppression de plusieurs taxes controversées : TVA de 16% sur le pain ; TVA de 16% sur le transport du sucre ; TVA de 16% sur les services financiers ; TVA de 16% sur les opérations de change ; Taxe de 2,5% sur les véhicules à moteur.
Depuis son élection en août 2022, le président Ruto fait face à une opposition grandissante concernant sa politique fiscale. Initialement perçu comme un défenseur des plus modestes, Ruto a augmenté l’impôt sur le revenu et les cotisations santé, doublé la TVA sur l’essence, et proposé de nouvelles taxes pour financer le budget. Ces mesures ont provoqué des tensions sociales, exacerbées par les conséquences économiques de la pandémie de Covid-19 et de la guerre en Ukraine.
Le budget 2024-2025 vise à réduire le déficit budgétaire à 3,3% du PIB, contre 5,7% pour l’exercice en cours. Le ministre des Finances, Njuguna Ndung’u, a souligné que la collecte de ressources fiscales adéquates est essentielle pour soutenir la croissance et la reprise économique. Malgré une inflation annuelle de 5,1% en mai, le gouvernement reste optimiste quant à la relance économique du pays.