La mise en œuvre du programme d'intégration régionale et la promotion du commerce intra régional représentent les domaines clés dans lesquels plusieurs pays qui ont ratifié le protocole d’accord de la Zlecaf doivent agir davantage pour booster le commerce intra-africain.
Melaku Desta, Coordinateur du Centre africain pour la politique commerciale à la Commission Economique pour l’Afrique (CEA) au cours d’une rencontre avec les professionnels des médias le 17 Mars 2023, en marge de la 55è conférence des ministres africains des finances, de la planification et du développement économique, qui se tient à Addis-Abeba, en Éthiopie a exposé les opportunités existantes pour que l'Afrique tire des avantages économiques de son intégration régionale.
« La Zlecaf doit créer l’opportunité d’une croissance commerciale graduelle en Afrique. Les multiples crises mondiales ont ralenti sa mise en œuvre avec un déficit de la production agricole et des échanges commerciaux mais il est toujours possible de transformer ces défis en opportunité. Tous les États membres, les communautés économiques régionales doivent augmenter les investissements dans les secteurs productifs et de transformation, développer les chaines d’approvisionnement pour réduire l’importation, investir dans les infrastructures de mobilité pour assurer l’interconnexion des pays et favoriser la libre circulation des biens et des services, procéder aux réformes de la politique fiscale et la collecte des recettes, accélérer la numérisation qui représente un plus grand potentiel pour la croissance du commerce et des entreprises », a indiqué Melaku Desta.
Sur le continent, plusieurs démarches sont en cours pour répondre aux défis liés au commerce transfrontalier, à l’industrialisation et à la prospérité notamment, l’opérationnalisation du Système panafricain de paiement et de règlement (PAPSS) qui fluidifiera les transactions financières commerciales entre les 54 pays d’Afrique, la dynamique des institutions financières continentales à accompagner les programmes d’industrialisation par exemple la production des batteries électriques en RDC et en Zambie, l’Agence africaine du médicament pour stimuler la production locale de produits pharmaceutiques.
Laura PAEZ, section chef, marché et institution à la CEA a insisté sur la production des biens et services qui doit restructurer les économies africaines et promouvoir le commerce sur le continent.
« La Zlecaf a la capacité d'accroître les possibilités d'emploi et les revenus, et devrait permettre de sortir de la pauvreté modérée des millions de personnes et de rendre les pays africains plus compétitif. La mise en œuvre effective de l'accord aidera les pays africains à renforcer leur résilience face à de futurs chocs économiques et aussi climatiques. Le contient ne représente qu'une part infime des émissions de gaz à effet de serre (GES), moins de 4 % et pourtant sera le plus négativement touché par le changement climatique. La chance pour l'Afrique c’est qu’elle est riche en sources d'énergies renouvelables, hydroélectriques et solaires, en ressources naturelles forestières. L’industrialisation verte du continent pourrait être enclenchée valablement », a fait savoir Laura PAEZ.
Les échanges dans le cadre de l’Accord de la ZLECAf ont débuté le 1er janvier 2021. La ZLECAf est le meilleur accélérateur de développement de l'Afrique à ce jour et devrait stimuler le commerce intra-africain qui ne représente actuellement que 18 %.