Le pays subit une érosion côtière accélérée, des épisodes d'inondations, ainsi que des périodes de sécheresse qui affectent les secteurs agricoles et de la pêche. Conscient de la nécessité d’agir, l'État togolais a inscrit la lutte contre le changement climatique au cœur de ses priorités.
En 2015, lors de la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques (COP21) à Paris, le Togo a réaffirmé son engagement à contribuer à la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Le pays s’est engagé à réduire ses émissions de 31,14 % d'ici 2030, en tant que partie prenante des contributions déterminées au niveau national (CDN).
En 2021, le Togo a révisé ses CDN en rehaussant ses ambitions à 50,57 %, soit 15 378,55 Gg CO2-eq pour l'horizon 2030.
L'un des grands moyens de lutte contre le dérèglement climatique au Togo est sans doute la reforestation. En effet, le pays a perdu une partie importante de sa couverture forestière ces dernières décennies, en grande partie à cause de l'exploitation abusive des ressources naturelles. Pour inverser cette tendance, le Togo a lancé en 2021 le projet "Togo Vert", dont l'objectif est de planter un milliard d'arbres d'ici 2030.
Et les choses bougent positivement. Pour 2024, par exemple, le Togo ambitionne de planter plus de 21 millions d'arbres et de restaurer 125 532 hectares d'écosystèmes. À ce jour, il a réussi à en planter environ 19,5 millions, en plus de la restauration d'un million d'hectares d'écosystèmes dégradés.
À côté, de grands autres projets existent. Lancé en septembre 2022, le Projet de renforcement de la résilience au changement climatique des communautés côtières du Togo (R4C-Togo) est une initiative mise en place pour aider les populations côtières à faire face aux effets dévastateurs du dérèglement climatique.
Déjà en action depuis 2 ans, il vise à améliorer les moyens de subsistance de 99 500 personnes grâce à des technologies innovantes et à accompagner 2 100 entrepreneurs, dont 50 % de femmes, issus de 78 coopératives. Il prend en compte des actions de reboisement avec notamment 1 000 hectares de berges lagunaires, 500 hectares de terres dégradées et 100 hectares de forêts communautaires.
La voiture est également l'un des principaux postes d'émission de gaz à effet de serre, donc l'un des principaux facteurs du réchauffement climatique. Au Togo, les transports sont en valeur absolue la première cause de ces émissions et les trajets individuels en représentent une part importante.
C'est la raison pour laquelle les autorités ont inscrit la mobilité verte dans la Feuille de route 2020-2025, avec l'objectif d'augmenter la part des véhicules électriques dans le parc automobile. Pour l'heure, 6 % des véhicules au Togo sont électriques, un chiffre qui devrait croître grâce aux efforts pour rendre ces véhicules plus accessibles.
Le gouvernement espère en outre porter la part des énergies renouvelables à 50 % du mix énergétique du pays d'ici 2030. D'ores et déjà, des projets de grande envergure sont mis en place pour étendre l'accès à l'énergie solaire et renforcer l'indépendance énergétique du pays.
Le projet Cizo, par exemple, a permis l'installation de milliers de kits solaires dans les zones rurales, offrant ainsi une solution alternative aux combustibles fossiles et réduisant la dépendance au réseau électrique national.
De plus, le parc solaire de Blitta, inauguré en 2021, est l'un des plus grands parcs solaires d'Afrique de l'Ouest, avec une capacité de 50 MW.
Cette centrale, qui a une capacité de production de 50 MW, est la plus grande installation solaire de la sous-région ouest-africaine et représente un modèle pour la transition énergétique du pays. Elle permet de fournir de l'électricité à près de 790 000 ménages et contribue à réduire la dépendance du Togo aux énergies fossiles.
Grâce à ces efforts, le Togo entend non seulement renforcer sa résilience face aux changements climatiques, mais également contribuer aux objectifs globaux de réduction des émissions de carbone. En intégrant des solutions durables telles que la reforestation, la mobilité verte et les énergies renouvelables, le pays se positionne comme un acteur clé dans la lutte contre le dérèglement climatique en Afrique de l'Ouest.