Environ 120 délégués venus de quinze pays d’Afrique et d’Europe prennent part à cette rencontre.
Ces assises qui se tiennent en prélude au congrès sur l’eau prévu au mois de février 2024 en Guinée, revêtent une importance cruciale pour une nation considérée comme le Château d’eau de l’Afrique de l’Ouest.
Selon Aboubacar Camara, le Directeur général de la Société des Eaux de Guinée (SEG), la transformation de l’eau brute en ressource d’eau potable accessible à tous demeure un défi majeur.
« C’est pourquoi il sera impératif d’élaborer les solutions financières innovantes et durables. Le secteur de l’eau requiert un investissement massif de l’ordre de deux milliards sept cent millions de dollars américains pour l’eau potable et l’assainissement en milieu urbain. Cela est issu du forum de l’eau organisé cette année en Guinée. Malgré la volonté affichée de l’État de soutenir cette initiative, le schéma traditionnel de financement, généralement proposé par les bailleurs classiques, ne parvient pas à combler ce besoin criard. Il est donc impératif, que nous repensions nos stratégies afin de revitaliser et de catalyser le développement de ce secteur vital », a-t-il souligné.
Le Conseil scientifique et technique, pierre angulaire de réflexion et d’orientation stratégique au sein de cette association, se réunit à Conakry dans le cadre de ces assises afin de partager ses découvertes, ses recommandations et ses visions.
Selon Sylvain Usher, directeur exécutif de l’AAEA, ces travaux du conseil scientifique et technique de l’association africaine de l’eau et de l’assainissement visent à fournir un leadership professionnel dans le domaine de l’eau, de l’assainissement et de l’environnement. Près de 2,1 milliards de personnes, soit 30% de la population mondiale, n’ont toujours pas accès à des services d’alimentation domestique en eau potable ; et 4,5 milliards, soit 60%, ne disposent pas de services d’assainissement adéquats.
« Sur le continent, environ 418 millions de personnes qui manquent encore d’un service d’eau potable de base et 779 millions qui manquent de service d’assainissement de base. Mais, pour tenter de résoudre ces disparités et atteindre l’accès universel, d’importants financements sont nécessaires. Au niveau africain, les initiatives voient le jour, et en particulier le programme d’investissement dans l’eau en Afrique. Depuis le mois de mars 2023, au sortir de la conférence des Nations unies sur l’eau, un panel de haut niveau sur les investissements sur l’eau et l’assainissement en Afrique a été mis en place pour présider le bon déroulement de ce programme d’investissement dans l’eau en Afrique. L’eau est essentielle au développement économique et social de l’Afrique, à la stabilité politique, ainsi qu’à la consolidation de la paix. Cependant, environ 50 milliards de dollars par an, soit 40 dollars par africain/an sont nécessaires pour parvenir à la sécurité de l’eau et à un assainissement durable en Afrique depuis 2030. Faisant le cumul des investissements qui sont faits dans le domaine de l’eau et l’assainissement en Afrique actuellement, il reste un déficit d’investissement d’environ 30 milliards de dollars par an pour réaliser les droits humains à l’eau et à l’assainissement, et contribuer à de multiples objectifs de développement qui incluent la santé, l’éducation, la dignité, l’égalité des sexes, les moyens de substances, la sécurité alimentaire et la production énergétique. Chaque dollar investi dans l’eau et l’assainissement résilient au climat rapporte moins 7 dollars. Et le coût de l’inaction est près de 200 milliards de dollars par an », a indiqué Sylvain USHER.
Par ailleurs, Mme Lima Bah, cheffe de cabinet du ministère de l’énergie, de l’hydraulique et des hydrocarbures a rappelé les efforts et l’engagement du gouvernement de la transition à assurer l’accès à l’eau potable pour la population guinéenne.
« La République de Guinée, pour sa part, en dépit de son potentiel hydrique, suit des efforts significatifs dans la recherche des résolutions d’eau potable et d’assainissement. Tenant compte de cette situation, les nouvelles autorités de la transition ont pris soin afin de faire en sorte que l’accès aux populations à l’eau potable et à un environnement sain soit une priorité. Vous conviendrez donc avec moi que l’organisation d’un congrès l’AAEE en Guinée au mois de février 2024 s’inscrit en droite ligne avec les objectifs fixés par le Gouvernement guinéen, tels que le renforcement du réseau avec les spécialistes au niveau international, apporter des conseils idoines et l’orientation de la direction exécutive pour l’atteinte de ces objectifs », a-t-elle déclaré.
Le 22e Congrès International et Exposition de l’AAEA aura lieu du 18 au 22 février 2024 en Guinée-Conakry.