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Togo : Le projet One Health Togo prend fin avec de nombreux résultats atteints

juin 22, 2024 0 699

 

Au Togo, le projet One Health Togo (ONHETO), projet de Renforcement de la maîtrise de la résistance aux Antimicrobiens (RAM) en santé humaine et animale, financé par le ministère de la santé et de la prévention français pour un montant estimé à 450 000 euros s’achève le 30 juin 2024 après deux années d’exécution.

Lancé le 17 janvier 2023 au CHU Sylvanus Olympio, ce projet est mis en œuvre par un consortium de 3 opérateurs : Expertise France, l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) et le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad), en partenariat avec le CHU Sylvanus Olympio, le CHU Campus et la Direction de l’Elevage au Togo.

Afin de lutter contre l’antibiorésistance, le projet One Health Togo a vocation à promouvoir un meilleur usage des antibiotiques et améliorer l’hygiène globale pour prévenir les transmissions et les infections nosocomiales à l‘hôpital. Le concept « One Health », une seule santé, vise à mettre en lumière les relations entre la santé humaine, la santé animale et les écosystèmes et à faire le lien entre l'écologie et la médecine humaine et vétérinaire.

Les activités du projet One Health Togo ont fait intervenir un panel complet d’expertises, permettant de renforcer la prévention de la transmission des BMR à travers trois composantes : la Recherche pour évaluer la prévalence du portage des bactéries multirésistantes (BMR) au Togo et l’utilisation des antibiotiques ; la formation en vue de renforcer les capacités de prévention et de prise en charge des BMR ; et la gouvernance.

« C’est inquiétant la consommation des antibiotiques dans le monde chez l’homme et l’animal car ils ne sont plus actifs. La première année de ce partenariat a permis de faire l’état des lieux de la résistance aux antibiotiques chez les hommes et les éleveurs, et de l’utilisation des antibiotiques à l’hôpital et dans la population. Ceci a conduit les partenaires à organiser des formations, à préparer des guides de bonne utilisation des antibiotiques à distribuer dans les centres de santé. Une des formations a consisté à renforcer les capacités des ingénieurs sanitaires à pouvoir fabriquer des solutions hydro alcooliques à l’hôpital. Ce qu’il reste à faire, c’est du côté des éleveurs où la direction de l’élevage s’est rendue compte que beaucoup d’éleveurs ne sont pas sensibilisés et n’appliquent pas les règles de biosécurité dans les élevages. Beaucoup d’infections et de résistances sont enregistrées chez les volailles, les caprins… 91% des animaux portent des bactéries résistantes. Aussi, il y a lieu de les sensibiliser sur la règlementation de l’usage des antibiotiques dans les élevages », a indiqué Dominique  SALMON, Prof. Maladie infectieuses à l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP).

A la fin du projet, le bilan est positif et les résultats de l’état des lieux sont importants : enquête sur la prévalence du portage de BMR, formation en antibiothérapie (DU), formation à la prévention des transmissions microbiennes, stage de production de solutions hydro alcoolique (SHA) et mise en place d’une production locale, stages au sein de l’AP-HP en infectiologie, microbiologie et unité d’hygiène, enquête sur l’usage des antibiotiques, enquête sur l’hygiène, réalisation d’un guide de prescription des antibiotiques pour le Togo et création d’une formation en antibiothérapie sous une approche One Health au sein de l’Université de Lomé.

« Il existe maintenant des données sur le taux de bactéries dans les selles (taux de portage des bactéries multi résistantes) dans la population togolaise. On note que chez les togolais même en bonne santé, on a à peu près 60% qui sont porteurs de bactéries résistantes dans les selles et 4 à 5% des togolais qui ont des bactéries résistantes aux antibiotiques, c’est-à-dire que s’ils font des infections, ils ne pourront plus être traités par les antibiotiques. C’est vraiment une urgence. Il revient aux autorités togolaises de s’approprier ces résultats et de permettre la distribution des guides aux médecins et aux vétérinaires partout au Togo pour la bonne prescription des antibiotiques », a fait savoir Prof. Dominique SALMON.

Le projet a permis aux professionnels de la santé du Togo de faire des stages au sein de l’APHP à Paris et aux techniciens d’élevage et docteurs vétérinaires de renforcer leurs capacités et d’améliorer les pratiques au sein de leurs services par le partage des connaissances et nouvelles pratiques avec leurs équipes.

« Après mon stage, j’ai constaté que les bactéries multi résistantes sont vraiment un problème majeur de santé publique. Il faut un suivi régulier de ces germes. Dans les laboratoires à Paris, un patient BMR est suivi du premier jusqu’au dernier jour, et traité avant de quitter l’hôpital. Il y a aussi un service d’hygiène crée au sein du laboratoire chargé de prélever les objets du patient détecté positif en vue d’éviter la propagation des germes dans son milieu d’hospitalisation. C’est important d’installer ce service aussi dans notre laboratoire au Togo pour mieux suivre les patients positifs aux BMR », a expliqué Mme Akoele Siliadin, microbiologiste au laboratoire du CHU Campus, bénéficiaire stagiaire à l’APHP à Paris.

A ce jour, aucun financement n’est identifié pour une poursuite du projet sur une phase 2.

Last modified on mardi, 25 juin 2024 13:00

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