Les natifs de ces 3 communautés ont marqué de leur présence cette célébration rotative qui s’est déroulée au stade de la Jeunesse Club d’Agoè-Nyivé (JCA). La cérémonie a été rehaussée par la présence de la ministre de la communication et des médias, Yawa Kouigan, représentante du chef de l’Etat et d’autres membres du gouvernement.

Placée cette année sous le thème: «  Dunenyo Za: pour l’identité culturelle, la dignité de la femme et de la jeunesse, acteurs de développement à la base », cette fête a été une occasion de retrouvailles, de communion et de partages du riche patrimoine culturel de ces trois communautés.

Selon les premiers responsables, l’objectif de cette fête est de rassembler et mobiliser les descendants des patriarches fondateurs de la ville de Lomé autour de leur histoire, culture et tradition, afin de les valoriser, de se les réapproprier et de les transmettre aux générations présentes et futures qui semblent les ignorer complètement, perdant ainsi leur racine et origine. Car ces générations doivent savoir que les communautés Aflao, Bè et Agoè- Nyivé, constituent historiquement un même peuple lié par les mêmes aspects identitaires, culturels et sociologiques.

En effet, les patriarches des descendants des trois peuples, après s’être affranchis du règne du roi Agokoli à « Agbogbomé », dans la grande cité de Notsè, ont trouvé, entre les 13e et 14e siècles, refuge, quiétude et un mieux vivre dans cette cité Etat qu’est aujourd’hui Lomé, la capitale du Togo. En cheminant ensemble, dans leur exode, ils étaient tous fiers de cette solidarité et fraternité qui les unissaient.

« En prenant massivement part à l’apothéose de Dunenyo Za, nous avons ainsi décidé de réaffirmer notre amour et notre fierté d’appartenir à un même espace communautaire, partageant les mêmes défis de développement et les mêmes valeurs », a précisé Togbui Kodjo Hélou Sedzro IV, chef canton d’Agoè-Nyivé.

Pour Mme Yawa Kouigan, la célébration de Dunenyo-Za est un retour aux sources et une occasion de réfléchir ensemble aux grands défis qui se posent aux trois communautés.

« En faisant de la femme et des jeunes, des acteurs clés de développement à la base, vous montrez bien à quel point, il est important que les sources de l’identité culturelle continuent d’irriguer les fondamentaux de la dignité humaine que nous devons conserver, cultiver, protéger et transmettre aux générations futures. Ces valeurs culturelles du peuple Ewé constituent une source intarissable, contribuant à l’atteinte des nobles objectifs inscrits dans le thème de cette célébration », a-t-elle déclaré.

Et d’ajouter : « A l’heure où la généralisation des technologies de l’information et de la communication soumet notre jeunesse à une constante pression due aux influences extérieures, nous devons, plus que jamais, maintenir le lien avec nos valeurs originelles et nous recentrer sur nos repères essentiels de nos sociétés ancestrales. Nous devons d’abord compter sur nos propres forces pour construire un modèle de développement durable ».

La ministre de la communication et des médias est également revenue sur quelques actions entreprises, dans le cadre de la mise en œuvre de la Feuille de route gouvernementale, et qui ont contribué à créer de la richesse et à améliorer les conditions de vie des populations. Elle a notamment cité la construction et la mise en service d’un hôpital de référence.

Des prestations de chants et de danses de plusieurs groupes folkloriques au rythme des tambours, gongs, ainsi qu’autres instruments de musique traditionnelle ont meublé la célébration. Il y a eu également des matchs de football, des concours de danse et une remise de distinctions et des bourses d’étude à hauteur de 300 mille francs CFA aux meilleurs élèves (filles) au BEPC 2024 du Grand Lomé.

Par ailleurs, les 3 communautés ont décerné un certificat d’honneur au chef de l’Etat pour sa politique de paix et de développement.