Le syndicat des professionnels de la presse de Guinée (SPPG) avait appelé à la mobilisation le 18 janvier 2023 pour réclamer la fin des restrictions des réseaux sociaux et le brouillage des ondes de certaines radios privées.
En marge de cette protestation, plusieurs journalistes ont été arrêtés par des gendarmes à la maison de la presse de Guinée.
Depuis plusieurs mois, les médias privés guinéens sont muselés par les autorités actuelles du pays.
« L’escalade sans fin des attaques contre la presse en Guinée doit cesser » et les journalistes arrêtés doivent être libérés, a réagi Reporters sans frontières (RSF) sur X (anciennement Twitter).
Le « droit à l’information et à la connectivité est bafoué depuis bientôt deux mois. Blocage de l’accès à internet, le retrait de certaines chaînes de télévision des principaux bouquets de distribution, le brouillage de fréquences radio. Les autorités veulent « obliger l’ensemble des médias du pays à changer de lignes éditoriales », disait le SPPG.
Le ministre de l’Administration du territoire, Mory Condé, a assimilé les incitations à manifester à des « messages d’appel à la violence ». Il a rappelé l’interdiction de toute manifestation édictée en 2022 par la junte qui a pris le pouvoir l’année précédente.
La veille des opérations de gendarmerie, il avait ainsi mis en garde lors d’une intervention sur la télévision d’État : « Je rassure le peuple de Guinée [quant à] la détermination du gouvernement à mettre hors d’état de nuire ces individus et à poursuivre les auteurs et les commanditaires de tout acte de violence qui surviendrait suite à ces appels à manifester. »
Le porte-parole du gouvernement, Ousmane Gaoual Diallo, avait présenté récemment les mesures contre certains médias comme la réponse « à des pratiques telles que l’apologie de la haine communautaire » ou « la propagation de discours divisifs ». Après avoir nié toute implication, le gouvernement a justifié la semaine dernière les restrictions d’accès à internet par un « problème sécuritaire », sans plus de précision.