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Assemblées annuelles de 2023: Les ministres africains discutent des propositions de réforme globale du FMI et de la Banque mondiale

octobre 14, 2023 0 866

 

Les ministres africains des finances, de la planification et du développement économique ont appelé à des réformes clés des institutions de Bretton Woods lors des assemblées annuelles du Groupe de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international qui se tiendront en 2023.

L'appel aux réformes a été lancé lors d'une réunion du groupe de travail africain de haut niveau sur l'architecture financière mondiale, en marge des assemblées annuelles à Marrakech, au Maroc.

Coordonné par la Commission économique pour l'Afrique (CEA), le groupe de travail de haut niveau comprend les ministres africains des finances, de la planification et du développement économique, l'Union africaine, la Banque africaine de développement, Afreximbank et la Banque mondiale, ainsi que des membres du personnel et des administrateurs du FMI. Le groupe sert de forum pour élaborer des propositions de réforme de l'architecture financière mondiale et renforcer la voix de l'Afrique sur la scène internationale.

Propositions de réforme pour le FMI

Dans le contexte de la polycrise, les ministres soulignent qu'il est urgent d'accroître l'accès aux liquidités et de renforcer le filet de sécurité financier mondial. Plus précisément, ils ont souligné qu'il importait de garantir des ressources adéquates en termes de prêts et de bonifications pour le Fonds fiduciaire pour la réduction de la pauvreté et la croissance (PRGT) afin d'assurer une capacité de prêt minimale d'au moins 3 milliards de DTS par an à partir de 2025.

Il a été noté que des financements supplémentaires pourraient être obtenus par trois voies principales. Premièrement, en augmentant les promesses de financement des pays donateurs en faveur du Fonds fiduciaire pour la croissance et le développement. Deuxièmement, en mettant définitivement fin au remboursement des coûts administratifs du PRGT. Troisièmement, en vendant une partie des réserves d'or du FMI à moyen terme.

Les ministres ont salué la décision du conseil d'administration du FMI de mars 2023 de relever temporairement les limites d'accès annuelles au compte de ressources générales (CRG) à 200 % de la quote-part et la limite d'accès cumulée à 600 % de la quote-part. Ils appellent à rendre permanent ce relèvement des limites d'accès et à aligner les limites d'accès du PRGT sur celles du CRG.

Les ministres ont également souligné qu'il était urgent de mobiliser davantage de ressources pour le Fonds fiduciaire pour la résilience et la viabilité (RST) afin que davantage de pays puissent avoir accès aux prêts du FMI assortis d'échéances plus longues pour renforcer leur résilience à long terme.

Il a été reconnu que les surcharges du FMI, qui représentent un paiement d'intérêts supplémentaire dû sur les prêts importants non remboursés de la GRA, font peser une charge inutile sur les pays. Les ministres ont appelé à suspendre les surcharges du FMI pendant deux ou trois ans et à réexaminer la politique du FMI en matière de surcharges.

En outre, les ministres ont appelé à une réforme du système des droits de tirage spéciaux (DTS). Ils ont insisté sur la nécessité de permettre le réacheminement des DTS vers les banques multilatérales de développement, y compris la Banque africaine de développement. En outre, la formule d'allocation des DTS devrait être réformée pour tenir compte non seulement des quotes-parts du FMI, mais aussi des besoins de liquidités des pays. Des appels ont également été lancés pour que les décisions d'allocation de DTS soient davantage fondées sur des règles et des analyses, afin de réduire le caractère discrétionnaire et politique du processus d'allocation, notamment en clarifiant la disposition relative aux "événements majeurs inattendus".

Les ministres ont également discuté de la nécessité de réformer le cadre commun du G20 afin de le rendre plus efficace, plus rapide et plus transparent. Il a notamment été proposé de suspendre le service de la dette pour tous les pays entrant dans les restructurations du cadre commun et d'étendre l'éligibilité au cadre aux pays à revenu intermédiaire.

En outre, des appels ont été lancés en faveur d'une utilisation plus audacieuse des politiques de prêts en arriérés du FMI afin de réduire l'effet de levier des créanciers non solvables. En outre, un appel fort a été lancé en faveur de l'inclusion de clauses de dette résistante au climat dans toutes les nouvelles émissions de dette souveraine, ce qui permettrait aux pays de suspendre les paiements du service de la dette en cas de catastrophes liées au climat.
Enfin, les ministres ont lancé un appel retentissant pour renforcer la voix et la représentation de l'Afrique sur la scène internationale. Tout en se félicitant de l'augmentation générale des quotes-parts du FMI, ils ont insisté sur la nécessité de réformer la formule de calcul des quotes-parts du FMI afin d'accroître la part de l'Afrique dans ces quotes-parts.

Les ministres ont également exprimé leur soutien à la création d'une présidence supplémentaire pour représenter les pays africains au Conseil d'administration du FMI afin d'amplifier la voix et la représentation de la région. Un consensus s'est dégagé sur le fait que, compte tenu des défis considérables auxquels l'Afrique est confrontée, la création d'une présidence supplémentaire est nécessaire pour que le FMI puisse apporter une réponse rapide et efficace.

Propositions de réforme pour la Banque mondiale

Les ministres ont également examiné les propositions de réforme de la Banque mondiale en s'appuyant sur le processus d'évolution de la Banque mondiale en cours. Ils ont demandé qu'une Banque mondiale mieux financée et plus efficace accorde une attention suffisante aux besoins et priorités spécifiques des pays africains, notamment l'intégration régionale, le développement des infrastructures et la transformation structurelle.

En outre, les ministres ont souligné l'importance d'augmenter les financements concessionnels et non concessionnels de la Banque mondiale pour permettre à l'institution de remplir efficacement sa vision et sa mission élargies, tout en préservant le principe d'additionnalité. Afin d'accroître les financements de l'Association internationale de développement (IDA), les ministres plaident pour une augmentation des contributions annoncées par les donateurs au guichet de réponse aux crises Plus de l'IDA 20 et soulignent la nécessité d'une reconstitution ambitieuse de l'IDA 21, conformément à l'objectif de triplement de l'IDA d'ici 2030. En ce qui concerne la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD), les ministres ont appelé à poursuivre la mise en œuvre des mesures d'optimisation du bilan tout en cherchant à obtenir une augmentation de capital.

Les ministres ont appelé à une utilisation plus efficace des ressources existantes et à une transformation de l'approche de la Banque mondiale en matière d'exécution des projets. Il s'agit notamment de renforcer la réponse aux crises, notamment par un accès rapide et plus large au guichet de réponse aux crises, un financement conditionnel renforcé, une collaboration avec le secteur de l'assurance et la création de nouveaux instruments de marché. En outre, il a été souligné qu'il est essentiel de réaliser des analyses coûts-avantages approfondies pour les projets comportant des éléments de bien public, en particulier ceux liés au climat.

Par ailleurs, les ministres ont souligné l'importance d'une approche unique de la Banque mondiale pour réduire les coûts de transaction et les doubles emplois. La nécessité d'une collaboration efficace avec d'autres banques multilatérales de développement, telles que la Banque africaine de développement, a également été soulignée.

L'accent a été mis sur la nécessité pour la Banque mondiale d'étendre l'utilisation des garanties afin de réduire les coûts d'emprunt pour les pays en développement. Une mesure efficace pourrait être le développement de produits de garantie conjoints soutenus par toutes les institutions du Groupe de la Banque mondiale. Pour attirer le secteur privé, des techniques de "dé-risquage" et des véhicules de "financement mixte" pourraient être utilisés.

Enfin, les ministres ont souligné que les vulnérabilités au-delà du statut de revenu d'un pays devraient être prises en compte pour déterminer l'éligibilité à un financement concessionnel.

Last modified on samedi, 14 octobre 2023 13:05

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