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Ghana: La loi anti-LGBTQ+ pourrait priver l’État de 4 milliards de dollars

mars 07, 2024 0 383

Près de quatre milliards de dollars en moins sur une période de cinq à six ans, dont 850 millions de dollars perdus dès cette année : voici quelques points de l’avertissement formulé le 4 mars 2024 par le ministre des Finances du Ghana.

La raison principale : l’approbation de la loi anti-LGBTQ+ mettrait en péril les financements de la Banque mondiale, en cours ou à venir, selon lui.

Le conséquent trou béant dans le budget de l’État aurait de multiples répercussions, notamment vis-à-vis du Fonds Monétaire International (FMI) : en 2023, le Ghana a obtenu du FMI un financement à hauteur de 3 milliards de dollars, étalé sur trois ans. Les prochains versements de cette aide risquent d’être compliqués à obtenir sans les fonds de la Banque mondiale, prévient le ministre.

De quoi faire courir un risque économique majeur pour le pays. Le Ghana commence tout juste à sortir d’une crise économique qui dure depuis plusieurs années : l’inflation, aujourd’hui aux alentours de 25 %, a atteint un pic historique de 54 % en décembre 2022. Le cedi ghanéen, lui, peine à reprendre de sa valeur face au dollar.

Recommandations du ministre des Finances : avant d’approuver la loi anti-LGBTQ+, le Ghana doit consolider sa propre économie, voire développer des partenariats avec des États « plus conservateurs » comme la Chine ou des pays arabes, conclut-il.

« Si le président ne promeut pas cette loi, l’opposition s’en servira pour monter une offensive ».

Dans la foulée, le président Nana Akufo-Addo s’est adressé à un parterre de diplomates, réunis lors d’une cérémonie de vœux. « Je suis au courant que la semaine passée a éveillée la crainte, chez certains des amis du Ghana, que notre pays pourrait tourner le dos à notre longue tradition en matière de respect des droits humains. Je vous l’assure : aucun retour en arrière de ce type ne sera envisagé, ni occasionné. »

Mais pour le politologue ghanéen Kobby Mensah, ne pas promulguer la loi anti-LGBTQ coûterait extrêmement cher au camp d’Akufo-Addo lors de l’élection présidentielle de décembre. « La coalition formée entre les partis pour voter cette loi est la plus large que ce pays ait connue. Si le président ne promeut pas cette loi, je suis persuadé que l’opposition s’en servira pour monter une offensive contre le parti présidentiel aux prochaines élections. »

rfi

Last modified on jeudi, 07 mars 2024 20:17

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