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"Le gouvernement togolais doit remplacer les subventions aux carburants par les transferts monétaires", une proposition craintive du FMI ?

mars 04, 2024 0 449

Le Fonds monétaire international (FMI) a approuvé vendredi 1er mars, un décaissement immédiat de 68,3 millions de dollars en faveur du Togo. Ce financement s'inscrit dans le cadre d'un accord élargi de 390 millions de dollars sur 42 mois, au titre de la Facilité élargie de crédit (FEC), conclu en décembre 2023.

Ce programme vient en appui aux efforts du gouvernement togolais visant à stimuler une croissance inclusive et renforcer la stabilité macroéconomique. Il repose sur plusieurs axes prioritaires : la réduction de la pauvreté, l'amélioration du filet de sécurité sociale, le renforcement des dépenses sociales, l'amélioration de l'environnement des affaires, le maintien de la stabilité macroéconomique et la consolidation budgétaire, notamment par une mobilisation plus efficace des recettes fiscales.

Le soutien du FMI arrive à point nommé pour le Togo, confronté comme ses voisins, à une conjoncture économique et sécuritaire difficile. Sauf que l'institution financière fait une proposition qui intervient dans un contexte où les subventions aux carburants sont largement répandues, une politique que les autorités locales ont jusqu'ici privilégiée, malgré les critiques sur son efficacité et son impact économique.

Les autorités togolaises ont peu communiqué sur les chiffres exacts déboursés pour les subventions durant une année budgétaire ces dernières années, à l'exception de 2022, au pic de la hausse des prix du pétrole, où un montant de 25 milliards FCFA pour les six premiers mois avait été largement relevé.

"Depuis la pandémie de Covid-19, les prix du carburant au Togo ont subi des variations significatives, en raison des turbulences des marchés mondiaux. Et malgré les mesures de subvention destinées à atténuer l'impact économique sur les populations, les prix à la pompe ont connu des hausses importantes. Sauf que les transferts monétaires, bien que soutenus financièrement par la Banque mondiale, n'ont pas encore convaincu pleinement les décideurs togolais quant à leur impact potentiel sur les populations bénéficiaires. Certaines voix appellent à une réorientation des fonds vers des initiatives susceptibles de créer de la richesse, générer des emplois et d'engager les citoyens dans des activités productives, plutôt que de se reposer sur les aides directes", apprend-t-on du site togofirst. 

Cependant, l'adhésion des autorités togolaises à une telle réforme recommandée par l’institution multilatérale, pourrait être mise à l'épreuve par le calendrier électoral. En effet, avec les élections législatives et régionales prévues en avril 2024, suivies de la présidentielle début 2025, la mise en œuvre d'une mesure potentiellement impopulaire comme une suppression des subventions et par ricochet une hausse importante des prix à la pompe pourrait s'avérer politiquement délicate dans un contexte d’inflation ambiante. Alors même que les prix actuels sont déjà perçus comme élevés par la population.

« Les autorités entendent rendre la croissance plus inclusive en renforçant les dépenses sociales et les filets de sécurité sociale ainsi qu'en améliorant les conditions de vie des populations du nord du pays, complétant ainsi la réponse militaire au terrorisme par une réponse civile. Dans ce contexte, il sera important de remplacer les subventions généralisées aux carburants par des mesures plus ciblées et plus rentables pour protéger les personnes vulnérables, notamment par des transferts en espèces », a préconisé Kenji Okamura, directeur général adjoint et président par intérim du Conseil d’administration de l’institution de Bretton Woods.

Last modified on mardi, 05 mars 2024 12:59

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