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OMC : A Abu Dhabi, le Bénin, Burkina Faso, Mali et Tchad insistent sur la suppression des aides publiques du coton dans les pays industriels

février 27, 2024 0 562

Les pays en développement sont victimes des soutiens accordés à l'agriculture dans les pays riches.

Ces soutiens encouragent la surproduction. La chute des prix qui en résulte sur le marché mondial pénalise des millions de paysans qui, eux, doivent se débrouiller sans aucune aide publique. Pour exemple, quelque 25 000 producteurs américains de coton ont reçu entre août 1999 et juillet 2003 un total de 12,4 milliards de dollars de subventions pour une production d'une valeur de 13,9 milliards de dollars pour la même période, ce qui équivaut à un taux de subventionnement de 89,5%. Grâce à ces aides, les Etats-Unis occupent 40% du marché mondial, où le prix est systématiquement inférieur à leurs propres coûts de production.

La question du coton est une question clé dans les négociations de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) sur l’agriculture et une question importante liée au développement depuis qu’elle a été soulevée en 2003 par quatre Pays Moins Avancés (PMA) africains, Bénin, Burkina Faso, Mali et Tchad connus sous le nom de Groupe Coton-4. Comme le Brésil, ces grands pays producteurs du coton sur le continent réclament la suppression des subventions au coton accordées aux agriculteurs dans des pays tels que les États-Unis, l'Inde et la Chine en marge de la 13è réunion ministérielle de l'OMC à Abou Dhabi du 26 au 29 février 2024.

« C’est dommage cette violation des dispositions de l’OMC. Depuis 20 ans, les distorsions causées au commerce du coton continuent de compromettre la vie de millions de producteurs de coton en Afrique qui n’arrivent pas à vivre des fruits de leur labeur parce que les pays industriels accordent une grande subvention à leur producteur ce qui a une incidence sur les prix du coton au niveau national. Aussi, nos cotons sont achetés par ces pays qui les transforment à des produits finis qui sont vendus chers dans les PMA. Nous demandons aussi juste un financement pour améliorer les rendements de la production africaine et accéder à tous les marchés mondiaux. L’Afrique est victime de cette industrialisation massive, des changements climatiques, alors un soutien équitable permettra à nos Etats de produire aussi massivement », a déclaré le ministre tchadien de l'industrie et du commerce, Ahmat Abdelkerim, actuel président du Groupe C-4.

Le coton africain est le plus compétitif au monde, car utilisant moins d’engrais et insecticides. L’initiative C-4 introduite à l’OMC propose de supprimer les subventions des pays industrialisés, de réparer les effets négatifs causés aux filières cotonnières, mettre le coton en dehors des négociations globales de l’agriculture pour ne pas noyer la filière.

« Ceci a été toujours nos combats dans les grandes réunions mondiales. Malgré les promesses, aucune considération de ce dossier et le rendement baisse les années. La subvention des autres producteurs plombe les rendements et la filière meurt au profit d’autre plus porteuse. C’est urgent et nous attendons expressément des gestes forts, justes et justifiés pourque la problématique du coton soit une question de promotion et de développement dans les prises de décisions. Des dissuasions sont aussi observées sur le marché international en terme de détérioration des taux de change ce qui dégrade davantage les revenus des producteurs. Nos requêtes posées sont une question d’équité, de justice économique, de survie, de sécurité et de souveraineté alimentaire des Etats, la stabilité des revenus. Il faut que l’aide au développement contribue davantage à assurer le développement de la chaine de valeurs du coton de façon durable. La problématique du coton doit être une question de promotion et de développement sociales pour nos producteurs », a expliqué Moussa DIALLO, ministre de l’industrie et du commerce du Mali.

Le secteur du coton emploie plus de 20 millions de personnes dans le C-4 et représente 2 milliards de dollars.

« Le manque d’activité de transformation du coton dans la région montre que les exportations de fils de coton et de t-shirts valent à peine plus de 100 000 dollars, contre environ 800 millions de dollars pour les exportations de coton fibre au cours d’une année moyenne. Le manque de participation de ces pays aux chaînes de valeur mondiales du textile a entraîné une diminution des opportunités d’emploi pour les jeunes. Actuellement, les partenaires mènent une évaluation dans les pays du C-4 et en Côte d’Ivoire, dans le but de mieux comprendre les besoins de développement du secteur cotonnier. Cet événement vise à présenter les mesures que nous avons prises sur le terrain et, plus important encore, à inviter davantage d’entreprises et de partenaires de développement à explorer le potentiel de la région », a souligné la DG de l'OMC Ngozi Okonjo-Iweala.

Par ailleurs, il est important de revenir sur quelques activités d'aide au développement en faveur du coton. Le groupe Coton-4 avait fait rapport sur l’état d’avancement du projet “Route du coton”, qui vise à promouvoir le secteur cotonnier en améliorant la capacité de transformation locale et en développant les chaînes de valeur coton-textile au niveau régional. Le Comité consultatif international du coton (CCIC) a examiné la relation entre le coton et le changement climatique. Soulignant le rôle du coton dans l’absorption des émissions de carbone, le CCIC a expliqué comment le coton pouvait contribuer de manière positive aux efforts de l’Afrique pour lutter contre le changement climatique et pouvait favoriser la réalisation des Objectifs de développement durable des Nations Unies.

Aussi, à la demande des pays du C-4 soutenus par d'autres Membres de l’OMC, en août 2021, l'Assemblée générale des Nations Unies a reconnu la spécificité du coton en proclamant le 7 octobre Journée mondiale du coton. 

En outre, l’OMC et la FIFA ont également réaffirmé leur soutien aux pays africains du Coton-4". Le partenariat entre la FIFA et l’OMC vise à mettre l’économie du football mondial au service du développement durable, notamment à travers la situation des pays producteurs de coton du C4+ en Afrique. En s’engageant à utiliser des produits du C4+ coton dans ses programmes, la FIFA contribuera à soutenir les investissements dans les chaînes de valeur africaines.

« La FIFA a, elle aussi, de nombreux projets à travers le monde. Football for Schools est un projet éducatif qui constitue un débouché pour les équipements sportifs que nous commanderons aux pays du C4+», a expliqué la directrice générale de l’OMC, Ngozi Okonjo-Iweala.

Plusieurs partenaires s'engagent à soutenir la filière coton, notamment l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel, le Centre du commerce international, la Banque africaine d’import-export, le Comité consultatif international du coton et Better Cotton.

 Le lancement de la nouvelle marque, « Partenariat pour le Coton », marque une nouvelle étape dans les efforts des partenaires pour dynamiser le secteur du coton. Le ministre tchadien du Commerce et de l’Industrie, Coordonnateur du C-4, a également salué l’engagement de longue date du Directeur général en faveur du coton africain, qui a abouti à la naissance de la coopération OMC-FIFA en 2022. « Ce projet coton ouvre des perspectives nouvelles et passionnantes pour le C-4. Nous sommes les quatre pays à construire une industrie cotonnière africaine efficace et compétitive afin de tirer le meilleur parti du commerce mondial de l’habillement et des vêtements de sport», a-t-il déclaré en réaffirmant la « détermination du C4 à jouer son rôle, individuellement et collectivement, pour assurer le succès de ce partenariat ». En outre, il a exprimé l’espoir du C-4 que des actions concrètes puissent être prises sur le terrain pour mobiliser davantage d’acteurs et obtenir un impact socio-économique plus large pour le projet.

 

 

Last modified on mardi, 27 février 2024 13:37

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