C’est un rapport de 212 pages rédigé par l’Organisation mondiale du commerce (OMC). 

La publication phare, lancée le 12 septembre, présente des conclusions sur la manière dont la remondialisation ou une coopération internationale accrue et une intégration plus poussée peut favoriser la sécurité, l’inclusion et la durabilité environnementale.

"L'ordre économique international d'après 1945 a été construit sur l'idée que l'interdépendance entre les nations par le biais d'un accroissement des échanges et des liens économiques favoriserait la paix et une prospérité partagée. Pendant la majeure partie des 75 dernières années, cette idée a guidé les décideurs politiques et a contribué à jeter les bases d'une ère sans précédent de croissance, d'amélioration du niveau de vie et de réduction de la pauvreté", déclare Ngozi Okonjo-Iweala, directrice générale de l'OMC, dans son avant-propos au rapport.  "Aujourd'hui, cette vision est menacée, tout comme l'avenir d'une économie mondiale ouverte et prévisible.

"L'OMC n'est pas parfaite, loin de là. Mais les arguments en faveur du renforcement du système commercial sont bien plus forts que ceux en faveur de son abandon", a déclaré la DG Okonjo-Iweala.

Lors de la présentation du rapport à l'ouverture du Forum public annuel de l'OMC, le 12 septembre, l'économiste en chef de l'OMC, Ralph Ossa, a déclaré : "La principale conclusion est que nous devons adopter le commerce au lieu de le rejeter si nous voulons relever les défis les plus pressants de notre époque.

"En particulier, le rapport plaide en faveur de l'extension de l'intégration commerciale à un plus grand nombre d'économies, de personnes et de problèmes, ce qui constitue un processus que nous appelons "re-mondialisation"", a ajouté M. Ossa. L'intégration commerciale "est un outil puissant pour améliorer les niveaux de vie, qui a permis à des centaines de millions de personnes de sortir de la pauvreté".

En commençant par une analyse de l'état actuel de la mondialisation, le rapport confirme que les tensions géopolitiques commencent à affecter les flux commerciaux, notamment dans le sens d'une fragmentation des relations commerciales. Les calculs du secrétariat de l'OMC montrent, par exemple, que les flux commerciaux de marchandises entre deux blocs géopolitiques hypothétiques - sur la base des schémas de vote à l'Assemblée générale des Nations unies - ont augmenté de 4 à 6 % plus lentement que les échanges à l'intérieur de ces blocs. Toutefois, le rapport affirme que, malgré ces résultats, le commerce international continue de prospérer, ce qui implique que le discours sur la démondialisation n'est, dans l'ensemble, toujours pas étayé par les données. La publication souligne l'expansion du commerce des services numériques, du commerce des biens environnementaux et des chaînes de valeur mondiales, ainsi que la résistance du commerce aux récentes crises mondiales.

Le rapport examine ensuite la relation entre l'intégration économique et trois défis majeurs auxquels est confronté l'ordre économique mondial d'aujourd'hui : la sécurité et la résilience, la pauvreté et l'inclusion, et la durabilité environnementale - des domaines dans lesquels l'argument selon lequel la mondialisation n'a pas donné les résultats escomptés ou expose les pays à des risques excessifs a gagné du terrain. Sur la base des données disponibles, le rapport démontre que la "re-mondialisation", c'est-à-dire la volonté renouvelée d'intégrer davantage de personnes, d'économies et de problèmes urgents dans le commerce mondial, est une solution plus prometteuse à ces problèmes que la fragmentation. Le rapport montre que l'ouverture commerciale est étroitement liée à une réduction de la probabilité de conflit et qu'elle a entraîné une forte baisse de la pauvreté pendant plus de quarante ans. En outre, les améliorations technologiques rendues possibles par le commerce ont eu un impact important sur la réduction des émissions de carbone.

Enfin, le rapport souligne la nécessité d'intensifier les échanges et la coopération pour répondre efficacement aux grandes questions auxquelles les décideurs politiques sont confrontés dans le monde entier, qu'il s'agisse de la sécurité, de l'inclusion ou du changement climatique. Une OMC revigorée et réformée peut jouer un rôle central dans la résolution