Présidée par le premier responsable de l’institution, le professeur Dodzi Komla Kokoroko, la séance a permis de faire le diagnostic de l’encadrement des thèses à l’Université de Lomé et l’état des lieux des différentes structures de recherche universitaires. Après des débats sans tabous, la nouvelle feuille de route des écoles doctorales a été adoptée.

Dans son propos introductif, le professeur Kokoroko a orienté son intervention sur l’angle qualitatif plutôt que quantitatif car le document de la feuille de route a tenu compte de plusieurs aspects dans sa mise en œuvre. Il a insisté sur la connaissance à jour des enseignants qui doivent être en mesure d’encadrer les doctorants qui présentent des thèmes de recherche de qualité. Il a invité les enseignants à se donner les moyens afin de pouvoir contrôler les sujets de recherche qui leur sont soumis. Il s’agit de se remettre en cause pour être en phase avec les exigences de la recherche de qualité et être à même de contrôler les propositions des sujets des doctorants qui sont appelés non seulement à être des enseignants mais aussi des chercheurs. Il a demandé aux structures de recherche (SRU) de l’UL à travailler en synergie avec les écoles doctorales qui ont un rôle important à jouer, avant d’appeler à un débat franc et ouvert.

Pour le coordonnateur des travaux, le professeur Akouété Ega Agbodji, la nouvelle feuille de route doit s’établir sur une nouvelle base avec des choix de sujets innovants et pertinents lors de la sélection des candidats dans une approche d’un chronogramme détaillé et précis. La démarche prévoit une organisation en 22 points avec des activités bien précises, allant de la  rencontre d’information et de partage des écoles doctorales et les membres des structures de recherche universitaire, en précisant le rôle des différents acteurs dans le déroulement des thèses, jusqu’ à l’organisation des soutenances de thèses de doctorat par chaque école doctorale au regard des rapports d’instruction. Le chronogramme déroulé prévoit entre autres activités, des points de thèses, la rentrée doctorale et formations d’appui aux études doctorales, évidemment des séances de travail et de sensibilisation de tous les acteurs participant aux points de thèses sur le respect de cette importante activité et réactivation/actualisation des membres des comités de suivi de thèses, des séminaires méthodologiques à organiser par chaque école doctorale et par domaine, etc.

A la suite de sa présentation, un débat très animé auquel a pris part le président de l’Université de Lomé, s’est ouvert entre l’assistance et les membres de la commission de la feuille de route des écoles doctorales soit pour faire des commentaires ou des propositions, soit des questions de compréhension et d’éclairage.

Pour le directeur de la recherche et de l’innovation le professeur Essohanam Boko, il est important que les thèmes de recherche soient en lien avec les besoins et le développement du pays avant de remercier les présentateurs pour la qualité du travail. Il a informé les participants que sa structure et la direction de la planification et de la prospective sont en train d’élaborer des références qui seront des références à des difficultés rencontrées. Le professeur Essohanam Batchana, s’est réjoui du travail accompli mais a souhaité que les SRU soient plus associées au travail des écoles doctorales en invitant ces dernières à faire beaucoup attention dans le recrutement des doctorants fonctionnaires.

Le directeur de la planification (DPP/UL) a abordé le sujet de la planification au niveau des SRU et la question du financement de la recherche. S’il reconnait qu’un effort louable a été fait ces derniers temps, il s’est demandé pourquoi il n’existe pas une ligne dédiée à la recherche sur le budget de l’UL afin de permettre la visibilité de la recherche comme activité primordiale à l’UL et même en mesure de permettre aux structures de pouvoir s’engager dans la recherche d’autres sources de financement.

Plusieurs autres acteurs, notamment les professeurs Agnon Balogou, Ali Pitalounani Gnakou, Messan Mohou, Adjallah ont également pris la parole au cours de la séance. Réagissant sur la présentation de la commission, le professeur Gnakou dit avoir une vue réservée et critique sur les aspects et critères du travail, en évoquant la logique et la pratique des acteurs impliqués. Professeur Mohou a rappelé que pour faire décoller la recherche, il faut s’appuyer sur un socle c’est-à-dire les SRU, avant d’appeler à la vulgarisation des travaux de ces dernières. Professeur Balogou n’a pas manqué de remercier le président pour avoir initié cet atelier et les membres de la commission. Il a insisté que la réflexion soit murie sur les sujets de recherche, le financement avant de commencer à déclencher le chronogramme. Il a enfin suggéré que la commission scientifique et pédagogique et la DAAS regardent avec les écoles doctorales les thèmes de thèse de doctorat avant de les valider.

Pour finir, le président de l’UL a demandé que l’Université soit vue dans sa globalité afin d’évaluer sa force et ses faiblesses. Il a invité les enseignements à maintenir leur connaissance à travers la lecture et la culture de l’excellence. Pour lui, la question relative au financement de la recherche peut explorer la piste collaborative avec le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche en octroyant des bourses à des enseignants-chercheurs. Au demeurant, l’Université de Lomé accompagne déjà et de façon significative tout projet pertinent, porteur de développement. Avant la validation de la feuille de route, il a appelé les enseignants à une gestion saine des ressources qui leur sont allouées et à plus de responsabilité.