Le prédécesseur de François, qui avait surpris le monde entier en renonçant volontairement à son pontificat, vivait depuis 2013 au monastère Mater Ecclesiae, au cœur des jardins du Vatican, avec quelques religieuses ainsi que son secrétaire particulier, Mgr Georg Gänswein.
Le corps de l’ancien pape, décédé ce samedi matin à 95 ans, sera exposé à la basilique Saint-Pierre à partir de lundi. Il sera ensuite inhumé dans une crypte de la basilique.
La santé du théologien allemand s’était dégradée ces derniers jours, mais le Vatican avait indiqué vendredi que son état était « stationnaire » et qu’il avait participé à la célébration de la messe dans sa chambre jeudi.
Ancien archevêque de Munich, théologien et intellectuel de haut rang, Joseph Ratzinger, devenu Benoît XVI, a marqué à tout jamais l’histoire de la papauté, en annonçant, le 11 février 2013 sa renonciation.
Cette décision est venue marquer la fin d’un pontificat entamé en 2005, succédant à celui de Jean-Paul II. Perçu par certains comme le tenant d’une position conservatrice dans l’Église catholique, Joseph Ratzinger, né en Bavière le 16 avril 1927, n’avait jamais caché ses inquiétudes devant certaines évolutions au sein du catholicisme. Lui qui avait participé comme expert au concile Vatican II, y voyait les conséquences d’une interprétation erronée de ce concile. Devenu préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi (1981-2005), puis pape, il continuera de tenir cette position.
Mêlant philosophie et théologie, il a consacré les trois encycliques publiées au cours de son pontificat à l’examen des notions d’amour (Deus Caritas est, 2005), d’espérance (Spe salvi, 2007) et de charité (Caritas in veritate, 2009).
Son pontificat a également été marqué par le développement des relations avec les orthodoxes – en particulier avec Bartholomeos, le patriarche de Constantinople, qu’il a rencontré à plusieurs reprises –, ainsi qu’avec les protestants. Par ailleurs, il s’attache à placer le dialogue interreligieux dans le contexte plus large du dialogue entre les cultures.
Mais Benoît XVI aura aussi été le premier pape à décider d’une politique de « tolérance zéro » à l’égard de la pédophilie dans l’Église. « Un pédophile ne peut pas être prêtre », déclara-t-il dans l’avion qui le menait à Washington, le 15 avril 2008. Il a rencontré des victimes abusées sexuellement par des prêtres et n’a pas hésité à mettre en cause collectivement les épiscopats des pays concernés. Une dynamique qui sera reprise et amplifiée par François.