Le commerce et la sécurité alimentaire sont en tête de l'agenda politique mondial en raison de l'impact du conflit en Ukraine, en particulier dans les pays dépendants des exportations alimentaires d'Ukraine et de Russie.
« 35 pays d'Afrique importent de la nourriture et 22 importent des engrais de Russie, d'Ukraine ou des deux pays". Cela pourrait exacerber la faim à laquelle sont déjà confrontés des millions de personnes dans le monde », a-t-elle noté.
Le rôle central du commerce est primordial dans la lutte contre l'insécurité alimentaire, notamment en améliorant la disponibilité et l'accès à la nourriture, en aidant à répondre à la demande d'aliments plus diversifiés et nutritifs et en améliorant la prévisibilité et la stabilité des marchés alimentaires mondiaux pour les producteurs et les consommateurs.
C’est pourquoi l'OMC soutenait l'appel à maintenir les marchés ouverts et à éviter les restrictions à l'exportation injustifiées.
Les facteurs à l'origine de l'insécurité alimentaire sont notamment, la faible productivité et l'efficacité, le changement climatique et le ralentissement économique etc.
Les données de la FAO montrent qu'entre 720 et 811 millions de personnes dans le monde étaient confrontées à la faim chronique en 2020. Elle a prédit que malgré l'objectif de l'objectif de développement durable des Nations Unies contre la faim, "environ 660 millions de personnes pourraient encore souffrir de la faim en 2030, dont des dizaines de millions liées à la faim".
La FAO a souligné : "Au-delà de la faim, près d'une personne sur trois dans le monde était touchée par une insécurité alimentaire modérée ou sévère en 2020". Face à des défis sans précédent, la FAO a suggéré plusieurs moyens de construire des systèmes agroalimentaires plus résilients, notamment en luttant contre la pauvreté et les inégalités, et en renforçant les efforts humanitaires et la consolidation de la paix dans les zones de conflit.
Quant au Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations unies, les préoccupations concernant les répercussions mondiales de la crise ukrainienne sur les groupes les plus vulnérables sont estimées à 145 millions de personnes qui auront besoin d'une aide alimentaire en 2022, soit 17 millions de plus qu'en 2021. La flambée des prix des denrées alimentaires et les frais de transport élevés ont augmenté les coûts opérationnels du PAM de 44%.
Pour le PAM, il urge de maintenir la fluidité des échanges et de minimiser les perturbations des chaînes d'approvisionnement mondiales, notamment en supprimant les restrictions à l'exportation et diverses taxes et droits sur les achats de produits alimentaires du PAM.
En rappel, 80 membres de l'OMC s'engagent à ne pas imposer de restrictions à l'exportation sur les achats de produits alimentaires à destination du PAM.