Le Togo avec l'appui du Bureau sous-régional pour l'Afrique de l'Ouest de la Commission économique des Nations Unies pour l'Afrique (BSR-AO/CEA) met en oeuvre l’opérationnalisation de l'approche de la Budgétisation Sensible au Dividende Démographique (BSDD). La BSDD est un outil d'analyse et de plaidoyer en faveur d'une politique budgétaire favorable à l'investissement durable dans les secteurs stratégiques permettant d'amorcer le développement économique des Etats.
Du 25 au 27 mars 2025, à Lomé se déroule un atelier technique ciblant les principaux acteurs budgétaires. L'objectif est de renforcer la capacité nationale à intégrer des perspectives sensibles au dividende démographique dans la budgétisation publique et d'élargir les processus de transformation fiscale. Il s'agit de renforcer les efforts du Togo pour accélérer l'exploitation du dividende démographique, un levier essentiel pour un développement économique inclusif, durable et transformatrice.
Le dividende démographique, en tant que levier de développement, offre une opportunité unique pour accélérer la croissance économique et améliorer le bien-être de la population. L’appui technique de la CEA intervient à un moment clé afin de consolider les progrès accomplis.
"En effet, le Togo a déjà incorporé l'approche BSDD dans la lettre de cadrage budgétaire 2025 et intégré les dimensions du dividende démographique dans le document de budget sensible au genre, de l’exercice 2025 jetant ainsi les bases de l’institutionnalisation de l’approche BSDD dans toute la chaine de planification et de programmation budgétaire. Dans cette perspective, cet appui vise à renforcer les capacités des acteurs budgétaires responsables de l’élaboration et de l’exécution budgétaire de l’exercice 2026. L'initiative réaffirme la forte volonté politique et l'engagement institutionnel du Togo en faveur de l’accélération de la capture du dividende démographique", a indiqué Mme Ngone Diop, Directrice BSR-AO/CEA.

Le Togo étant désigné pays pilote de la sous-région pour la mise en œuvre de cette thématique qui incarne une réforme dans la gestion des finances publiques, à travers la prise en compte des concepts démographiques dans le processus budgétaire, s’engage de jour en jour avec les partenaires techniques et financiers à atteindre les résultats et objectifs de la feuille de route de l’Union Africaine sur la budgétisation sensible au dividende démographique.
"Cet atelier de formation consacre l’opérationnalisation de la Budgétisation Sensible au Dividende Démographique (BSDD) dans le processus budgétaire, même sur le champ ministériel et institutionnel. Les travaux visent à renforcer les capacités des acteurs budgétaires pour, s’approprier les concepts, les piliers et les dimensions du dividende démographique ainsi que les fonctions budgétaires de l’indice de suivi du dividende démographique (DDMI) ; acquérir l’expertise dans les techniques de la transformation budgétaire suivant les principales fonctions du DDMI ; définir les portes d’entrée à la prise en compte de la BSDD dans le Système Planification-Programmation-Budgétisation (PPBS) et appuyer l’opérationnalisation de la BSDD dans le processus budgétaire de l’exercice 2026", a déclaré SOVI Koku, Directeur des études et analyses budgétaires à la Direction Générale du Budget et des Finances représentant monsieur le ministre de l’économie et des finances.
Par ailleurs, le cadre de formation permettra à l’ensemble des acteurs impliqués dans le processus budgétaire de découvrir la méthodologie et les techniques de la budgétisation sensible au dividende démographique ainsi que sur les piliers, les dimensions et les fonctions budgétaires de l’indice de suivi du dividende démographique (DDMI), d'offrir une technicité pour la prise en compte de la BSDD dans le processus budgétaire de l’exercice 2026.

Selon l’Institut national de la statistique, des études économiques et démographiques (INSEED), les données basées sur les résultats du dernier Recensement général de la population et de l'habitat (RGPH5, novembre 2022), montrent que les jeunes de moins de 15 ans représentent plus de 37,5 % de la population togolaise, tandis que ceux de moins de 25 ans en constituent 59 %. Avec un taux d’accroissement annuel estimé à 2,16 % en 2024, la population du pays pourrait doubler en 30 ans. L’évolution de l’indice synthétique de fécondité, qui est passé de 6,8 enfants par femme en 1981 à 4,12 enfants en 2024 (estimation des Perspectives mondiales de la population, ONU, 2024), témoigne toutefois du début de la transition démographique du pays.
Ce profil démographique entraine une demande sociale croissante, surtout des jeunes, en termes d’éducation, de santé et de création d’emplois. Il rappelle de facto l’impératif d’investir massivement dans la jeunesse (filles et garçons) afin d'exploiter pleinement leur potentiel.