C’est dans cette localité de la commune Zio 1 que s’est tenue la célébration différée de la Journée Internationale de la Femme Rurale, organisée par les Groupes d’Épargne et de Crédit, en collaboration avec INADES-Formation Togo et son partenaire financier Inter Pares, dans le cadre du projet EGALE-AO (Égalité des genres par l’agroécologie menée par les femmes en Afrique de l’Ouest).
Sous le thème « Promouvoir l’accès au foncier pour l’autonomisation économique des femmes rurales », plus de 500 participantes, dont 482 femmes venues du Zio 1 et du Yoto 2, ont pris part à une journée rythmée par les échanges, les témoignages et les plaidoyers vibrants.
Le représentant d’INADES-Formation Togo a rappelé que la lutte pour l’émancipation féminine ne saurait être dissociée de l’accès à la terre.
« Investir dans la femme rurale, c’est investir dans l’avenir de nos communautés. Mais cet investissement ne peut être durable sans un accès garanti au foncier et aux moyens de production », a-t-il souligné, appelant à des réformes publiques courageuses pour briser les barrières coutumières et juridiques.
La cérémonie a été marquée par un plaidoyer collectif des femmes du Zio et du Yoto, remis à la première adjointe au maire de Zio 1, dans un moment chargé d’émotion.
« Nous demandons à nos autorités de garantir notre accès à la terre et de nous associer à la gouvernance foncière. L’égalité foncière est une condition de notre dignité et de notre contribution au développement. »
La représentante municipale, saluant cette mobilisation, a promis que la commune Zio 1 continuerait d’accompagner les initiatives portées par les femmes rurales.
« La femme rurale est le socle de notre développement local. Elle mérite des politiques foncières inclusives et justes. ».
Des sketchs éducatifs et des jeux participatifs, interprétés par des groupes de femmes et de jeunes, ont illustré avec humour et réalisme les inégalités foncières et les luttes quotidiennes des paysannes. Ces moments de partage ont contribué à éveiller les consciences sur l’urgence d’un monde rural plus équitable.
Togbui Maglo Kossi V, chef canton de Gbatopé, a salué la détermination des femmes tout en appelant à une évolution harmonieuse des pratiques traditionnelles.
« Une société ne peut se développer si la femme reste en marge. Hommes et femmes doivent marcher ensemble vers la justice et l’autonomie. »
Au-delà de la fête, cette journée à Yobomé s’est transformée en tribune de plaidoyer et d’apprentissage communautaire, mettant en lumière la force tranquille des femmes rurales, véritables gardiennes de la terre et de la vie.
Le représentant d’INADES-Formation Togo a clos la cérémonie en réaffirmant l’engagement de son institution à soutenir les femmes dans leur lutte pour la justice sociale et la souveraineté foncière.
De Yobomé a jailli un message d’espérance : la femme rurale n’attend pas de compassion, mais de la reconnaissance et des opportunités.
Car offrir la terre à celle qui la cultive, c’est lui donner les moyens de nourrir, d’éduquer et de transformer sa communauté.
Et peut-être que, dans ce geste simple mais essentiel, se trouve la clé du vrai développement durable : celui qui commence par le partage équitable de la terre entre les mains de celles qui la font vivre.
Jean-Marc EDRON









