L’initiative, portée conjointement par le Togo et la France, a été co-présidée par le Président du Conseil, Faure Essozimna Gnassingbé, Médiateur de l’Union africaine en République démocratique du Congo (RDC), et le Président français Emmanuel Macron. L’événement marque une nouvelle étape dans la mobilisation internationale en faveur de la stabilité et du développement dans cette région meurtrie d’Afrique.
En amont de l’ouverture officielle, un entretien tripartite de haut niveau s’est tenu à l’Élysée entre Emmanuel Macron, Faure Gnassingbé et le Président congolais Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo. Les trois dirigeants ont échangé sur les défis sécuritaires et humanitaires persistants à l’Est de la RDC, réaffirmant leur engagement à renforcer la coordination régionale et à soutenir les efforts de l’Union africaine pour une paix durable. Ce huis clos diplomatique a permis d’harmoniser les positions et de poser les bases d’un dialogue concerté, prélude aux travaux de la Conférence de Paris.
L’événement a réuni, en présentiel et en visioconférence, plus de 70 émissaires internationaux, parmi lesquels le Secrétaire général de l’ONU António Guterres, le Président congolais Félix Tshisekedi, ainsi que des représentants des États-Unis, du Qatar, du Rwanda, de l’Angola, de l’Ouganda, du Burundi, de la Tanzanie et d’autres pays africains, européens et asiatiques. L’Union africaine, l’Union européenne et plusieurs partenaires internationaux ont également pris part à la rencontre, témoignant d’une volonté collective d’appuyer la médiation conduite par le Président Faure Gnassingbé.
Les échanges ont porté sur les réponses à la crise humanitaire qui frappe la région et sur la recherche de solutions structurelles et durables. Dans son intervention, le Président du Conseil a plaidé pour une réponse africaine, souveraine et intégrée à la crise des Grands Lacs. Selon lui, l’aide humanitaire doit désormais s’inscrire dans une logique de développement et d’autonomie locale : « L’urgence humanitaire appelle une réponse durable et intégrée. Et cette réponse doit être africaine. L’Afrique doit participer à son propre effort humanitaire, non seulement par devoir moral, mais aussi par dignité et efficacité. »
Faure Gnassingbé a également insisté sur la nécessité d’une gouvernance africaine de la réponse humanitaire, appuyée sur les structures régionales existantes telles que l’Union africaine et la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs. Cette approche, a-t-il expliqué, garantirait plus de transparence, d’efficacité et d’indépendance dans la gestion des ressources. « Il faut que l’aide soulage sans nourrir la dépendance, qu’elle stabilise sans figer les rapports de force », a-t-il ajouté.
Évoquant les causes profondes de la crise, le Président togolais a dénoncé le rôle destructeur de l’économie de guerre, alimentée par la contrebande minière et l’exploitation illégale des ressources naturelles. Il a appelé à la traçabilité et à la transformation locale des richesses du sous-sol comme leviers de stabilité et de développement : « La paix dans les Grands Lacs doit être une transformation de l’économie extractive, une rupture avec l’exploitation illégale et une véritable réparation pour des populations qui payent le prix de la richesse de leur terre. »
Sur le plan moral et politique, Faure Gnassingbé a présenté la crise comme un test de souveraineté et de solidarité pour l’Afrique, appelant à transformer « la compassion en solution » et « l’urgence en avenir ».
De son côté, le Président Emmanuel Macron a salué la mobilisation internationale et les résultats concrets obtenus, notamment la réouverture de l’aéroport de Goma aux vols humanitaires et la mobilisation de 1,5 milliard d’euros supplémentaires en faveur des populations les plus vulnérables. Il a également rendu hommage à Faure Gnassingbé pour son rôle central dans la médiation africaine et sa vision d’une paix fondée sur la responsabilité, la justice et la solidarité : « Le contrôle africain dans la gouvernance humanitaire est essentiel. Nous croyons à cette approche défendue par le Président Faure, aussi exigeante soit-elle. »
En définitive, la Conférence de Paris sur la paix et la prospérité dans les Grands Lacs s’impose comme un moment fort de diplomatie concertée, où la voix de l’Afrique a résonné avec clarté et conviction. Sous l’impulsion conjointe du Togo et de la France, la communauté internationale a réaffirmé son engagement à soutenir les initiatives africaines pour une paix durable et un développement inclusif, dans un esprit de partenariat fondé sur le respect et la solidarité.









