Dans les plaines verdoyantes du centre de la Côte d’Ivoire, à Botro, des jeunes en bottes et chapeaux de paille scrutent leurs rangées d’aubergines, de tomates et de concombres. Ici, sur un champ-école de 20 hectares, les élèves du lycée professionnel agricole de Botro apprennent depuis deux ans les bases du maraîchage moderne.

« On nous a montré comment espacer les plants, quand faire les apports ou les traitements, explique Junior N’Guessan, l’un des apprenants. Avant, on faisait au hasard. Maintenant, on suit les étapes et les résultats sont là. »

Créé pour former gratuitement des jeunes aux métiers agricoles, l’établissement mise sur la professionnalisation. « Nous voulons qu’ils deviennent de véritables entrepreneurs agricoles, souligne Karidioula Peguegnami, le directeur du lycée. La maîtrise de la chaîne de production, de la pépinière jusqu’à la vente, est essentielle pour rentabiliser une exploitation. »

Parmi les premiers diplômés, Isaac Kouakou, fils d’agriculteur, cultive désormais la tomate, la carotte et l’oignon. Il applique les enseignements reçus pour mieux planifier la commercialisation de ses produits. « Avant, les parents produisaient avant de chercher la clientèle. Résultat : ils vendaient à bas prix. Nous, on cherche des partenaires avant de lancer la culture, et la vente devient plus facile », explique-t-il.

Comme lui, Véronique, une autre diplômée, a choisi de miser sur le piment, une culture qu’elle juge rentable. « Le sac se vend jusqu’à 36 000 francs CFA, confie-t-elle. Et avec les techniques apprises ici, on peut produire plus efficacement. »

Si plus de la moitié des deux premières promotions du lycée sont déjà en activité, l’accès au financement reste un défi. Les jeunes agriculteurs peinent à obtenir la confiance des banques, un obstacle récurrent pour transformer leur savoir-faire en entreprises viables.

source: rfi