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Côte d’Ivoire : les autorités suspendent les manifestations politiques à l’approche de la présidentielle

octobre 18, 2025 0 493

 

À une semaine du scrutin, le gouvernement ivoirien interdit toute manifestation politique en dehors de la campagne officielle. Une décision justifiée par la crainte de nouveaux troubles, mais dénoncée par l’opposition comme une atteinte aux libertés publiques.

En Côte d’Ivoire, le gouvernement a décidé de serrer la vis. Tous les meetings et rassemblements politiques sont interdits pour deux mois, sauf ceux liés à la campagne présidentielle. La mesure, signée par les ministres de l’Intérieur et de la Défense et publiée le 17 octobre, intervient après plusieurs affrontements à Abidjan et dans d’autres villes du pays.

Selon les autorités, cette suspension temporaire vise à éviter de nouveaux débordements. En une semaine, plus de 700 personnes ont été interpellées et une cinquantaine condamnées à trois ans de prison ferme. Le ministre de la Justice estime que les manifestations ont pris un « caractère subversif » depuis le 11 octobre, car elles chercheraient à perturber le scrutin du 25 octobre.

L’opposition crie au musellement. Pour Simon Doho, porte-parole du PDCI, cette décision traduit une volonté de « bâillonner » la société civile et les partis adverses. « Autant instaurer l’état d’urgence si personne ne peut plus faire campagne », lance-t-il, amer.

La mesure vise surtout les deux grandes formations d’opposition, le PDCI et le PPA-CI, dont les chefs Laurent Gbagbo et Tidjane Thiam ont été écartés de la course présidentielle par le Conseil constitutionnel. Ces partis avaient appelé à manifester contre la candidature du président sortant, Alassane Ouattara, en lice pour un quatrième mandat. Samedi, quelques centaines de partisans sont descendus dans les rues d’Abidjan avant d’être dispersés par la police. Des blocages de routes et d’écoles ont aussi été signalés dans plusieurs localités.

La Ligue ivoirienne des droits de l’homme (Lidho) dénonce une atteinte aux libertés fondamentales garanties par la Constitution. Son président, Willy Neth, prévient : une telle interdiction risque d’alimenter les tensions et de radicaliser les camps opposés.

À une semaine du vote, le climat reste donc électrique. Le gouvernement assure toutefois que les arrêtés d’interdiction peuvent être contestés devant le Conseil d’État. En attendant, les forces de sécurité restent déployées sur le terrain pour prévenir toute nouvelle flambée de violence.

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