Cette rencontre a abouti à l’adoption et à la signature de la « Déclaration de Lomé » sur la sécurité nationale et la protection des réfugiés.
La réunion a été organisée par le gouvernement togolais en collaboration avec le Système des Nations Unies (SNU) et le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR).
La « Déclaration de Lomé », est le fruit d’un processus de dialogue concerté et continu entamé depuis plus d’un an par 5 pays notamment, le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Ghana et le Togo sur des thématiques variées touchant aux déplacements forcés.
L’ambition est d’apporter une réponse régionale à la protection des personnes déplacées et d’assurer la sécurité des territoires.
Selon le ministre de la sécurité et de la protection civile, Calixte Madjoulba, depuis 2012, la dégradation de la situation sécuritaire au Sahel a entraîné le déplacement forcé de plus de 4 millions de personnes en Afrique de l’Ouest et du Centre, engendrant d’importants déplacements internes ainsi que des mouvements de réfugiés vers les pays voisins.
Il estime également que si les premiers flux sont demeurés essentiellement sous-régionaux, la situation au Burkina Faso, à partir de 2021, avait provoqué des mouvements de réfugiés et de demandeurs d’asile vers le Togo, le Bénin, la Côte d’Ivoire et le Ghana, et qu’à la fin du mois de mars 2025, on recensait environ 154 200 arrivées dans ces 4 pays, auxquels s’ajoutent plus de 19 000 personnes déplacées à l’intérieur des territoires béninois et togolais.
Pour sa part, Raouf Mazou, Haut-Commissaire assistant chargé des opérations du HCR (Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés), en mettant en avant les défis auxquels font face les réfugiés, notamment les conflits, a invité les pays concernés à réaffirmer leur solidarité avec ceux-ci, conformément aux conventions en vigueur.
Barrie Freeman, représentante régionale des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest, a salué l’engagement politique du Togo et des autres pays de la sous-région à favoriser un dialogue stratégique sur deux questions étroitement liées, à savoir, la sécurité nationale et la protection des réfugiés dans le golfe de Guinée, tout en réaffirmant le soutien de l’ONU.
« L’ONU réaffirme son plein engagement aux côtés de vos gouvernements respectifs. Nos agences, fonds et programmes poursuivront la collaboration avec les institutions continentales et sous-régionales, ainsi qu’avec nos partenaires techniques et financiers pour promouvoir nos consultations au niveau régional en vue d’une meilleure sécurité humaine », a-t-elle soutenu.
Dans une déclaration solennelle, les États présents se sont engagés à mobiliser des ressources nécessaires et à poursuivre la mise en œuvre des recommandations issues de ce dialogue régional qui sont, entre autres, renforcer les mesures visant à garantir l’effectivité de l’accès à la documentation pour les réfugiés et demandeurs d’asile afin de faciliter leur accès aux services de base, y compris le logement, la santé, l’éducation, de réduire les risques d’apatridie, et d’assurer l’interopérabilité et la vérification avec les données nationales pour garantir l’intégrité et la fiabilité des documents délivrés à ces derniers.
Dans ce même élan, les États parties se sont engagés, à travers la signature de la Déclaration de Lomé sur la sécurité nationale et la protection des réfugiés, à élaborer une stratégie sous-régionale intégrant les priorités nationales et transfrontalières.
« Aujourd’hui, sous le ciel lumineux de Lomé, un nouveau chapitre s’ouvre dans l’histoire pour notre sécurité collective et garantir la protection des réfugiés. La Déclaration de Lomé nous appelle à l’action. Qu’elle soit une flamme qui éclaire nos pas, un serment que nous portons dans nos cœurs et dans nos actes. L’histoire nous observe. Soyons dignes de son regard », a déclaré M. Adédzé.
Le Président de l’Assemblée nationale a aussi souligné que ce dialogue régional, au-delà de sa dimension sécuritaire, constitue un devoir moral et humanitaire envers les femmes, les hommes et les enfants déplacés.
« Chaque visage qui traverse les mers, chaque regard qui franchit les montagnes, chaque main tendue vers un réfugié, est un exemple qui porte en lui l’histoire qui pourrait être la nôtre. Alors, notre responsabilité est double : assurer la sécurité de nos territoires, tout en garantissant la protection des personnes déplacées », a-t-il imploré.
« Accueillir un réfugié, c’est affirmer notre humanité dans sa forme la plus pure. Le protéger, c’est honorer nos engagements. Lui offrir un avenir, c’est semer les graines d’une paix durable et d’un monde plus juste », a-t-il ajouté.
À travers cette rencontre, le Togo et les États parties réaffirment leur engagement à protéger les populations déplacées, confrontées aux défis sécuritaires persistants dans la sous-région ouest-africaine.