Lancé en 2014, le Fonds national de la finance inclusive (FNFI) a été conçu comme une réponse à l'exclusion bancaire des couches les plus vulnérables, en particulier dans les zones rurales. Son but : permettre à tous, y compris aux plus modestes, d'accéder à des produits financiers adaptés à leurs réalités économiques.
À fin février 2025, le FNFI avait déjà injecté 113,6 milliards de francs CFA au profit de 1,9 million de bénéficiaires. Parmi les produits les plus prisés, on retrouve Accès des agriculteurs aux services financiers (Agrisef), qui a mobilisé 36,85 milliards en faveur d'agriculteurs, hommes et femmes, sur tout le territoire.
Ce produit spécifique vise à financer les activités agricoles, de la production à la transformation, en passant par la commercialisation. Il permet notamment aux femmes d'acheter des intrants, du matériel ou de moderniser leur exploitation.
Outre Agrisef, d'autres produits comme Accès des pauvres aux services financiers (Apsef) ou Accès des jeunes aux services financiers (Ajsef) participent à l'émancipation économique, tout en contribuant à la vitalité du tissu rural.
Si le FNFI s'est imposé comme une base solide, le ProMifa est venu compléter l'arsenal togolais avec une orientation plus agricole et structurante. Lancé en 2019 pour une durée de 6 ans, ce projet bénéficie d'un financement global de 35,98 millions de dollars (soit environ 21 milliards de francs CFA), dont la majeure partie provient du Fonds international de développement agricole (FIDA).
Sa cible est énorme : 300 000 bénéficiaires directs, dont 50 000 ménages ruraux vulnérables, avec l'objectif de garantir qu'au moins 30 % de femmes et 40 % de jeunes soient inclus dans le processus. Le projet s'articule autour de la professionnalisation des chaînes de valeur agricoles, de l'accès au financement et du renforcement des capacités.
En 6 mois seulement de mise en œuvre, le ProMifa a permis la mobilisation de 1,1 milliard de francs CFA de financements auprès de 3 institutions partenaires locales. Et près de 5 000 producteurs ont bénéficié d'une couverture d'assurance, tandis que 15 000 emplois directs et indirects ont été créés et consolidés sur la période considérée.
La finance seule ne suffit pas. Conscient de cela, le ProMifa mise également sur la formation et l'accompagnement technique comme leviers essentiels de la réussite agricole. En septembre 2024, 200 producteurs ont ainsi été formés à la gestion financière dans la préfecture de Vo. Parmi eux, 116 femmes, soit près de 60 % de l'effectif total.
Pendant plusieurs jours, ces agricultrices ont été initiées à l'élaboration de budgets, à la planification des investissements, à la gestion des risques agricoles et à l'utilisation des outils numériques. En parallèle, 300 producteurs (dont plus de 150 femmes) ont aussi bénéficié d'une formation sur la mise en place et la gestion de banques de semences communautaires.
Une démarche salutaire qui leur permet de sécuriser leur approvisionnement, de conserver la qualité génétique des semences et de réduire leur dépendance vis-à-vis des circuits commerciaux traditionnels. En clair, en s'appuyant sur des dispositifs comme le FNFI et le ProMifa, le gouvernement togolais donne aux femmes rurales les moyens de leur ambition. L'accès au financement devient un levier d'émancipation économique, un outil de dignité et une porte ouverte vers l'avenir.