Cet objectif, jugé audacieux mais réaliste par les acteurs du secteur, a été annoncé par le Conseil interprofessionnel de la filière soja du Togo (CIFS-Togo). L’organisation appelle à une mobilisation générale de tous les maillons de la chaîne de valeur producteurs, transformateurs, commerçants, exportateurs afin de relever ce défi stratégique.
Longtemps marginale, la culture du soja est aujourd’hui l’une des principales cultures d’exportation non cotonnières du Togo. Riche en protéines, ce produit est prisé tant pour l’alimentation humaine, l’alimentation animale que pour les industries agroalimentaires, faisant du soja une culture à haute valeur ajoutée.
Depuis 2015, la production togolaise est passée de moins de 25 000 tonnes à plus de 260 000 tonnes en 2024. Cette progression spectaculaire témoigne du potentiel agricole du pays et de l’intérêt croissant des investisseurs et partenaires techniques. Le cap des 500 000 tonnes marque une étape décisive vers l’industrialisation et la souveraineté agroalimentaire.
Malgré ces avancées, la filière soja doit encore faire face à plusieurs obstacles. Parmi les principaux défis identifiés par le CIFS-Togo figurent : la faible productivité à l’hectare, l’accès limité aux intrants agricoles de qualité, l’instabilité des prix à l’export, des insuffisances logistiques le long de la chaîne, et le manque de financement adapté pour soutenir les différents acteurs.
Pour atteindre l’objectif de 500 000 tonnes, une approche coordonnée et inclusive est donc indispensable. Une stratégie pour valoriser toute la chaîne Dans cette optique, le CIFS-Togo envisage plusieurs mesures structurantes. Il s’agit notamment de : renforcer la gouvernance interprofessionnelle de la filière, améliorer la qualité et la disponibilité des semences, promouvoir la transparence dans les transactions commerciales, et encourager la transformation locale du soja afin d’augmenter la valeur ajoutée et les revenus des producteurs.
Ces efforts visent à faire du soja un véritable moteur de croissance inclusive, capable de générer emplois, devises et sécurité alimentaire pour le pays.
La réussite de cette campagne reposera sur l’engagement concerté des acteurs publics, privés et communautaires. Le ministère de l’Agriculture, les collectivités locales, les institutions financières, les ONG spécialisées et les coopératives paysannes sont appelés à jouer un rôle actif dans l’atteinte des résultats escomptés.
Avec une stratégie claire, un encadrement renforcé et une mobilisation collective, le Togo ambitionne de devenir un leader régional de la production et de la transformation du soja en Afrique de l’Ouest.