C’est ce que révèle la Banque africaine d'import-export (Afreximbank) dans son rapport de l'édition 2025 sur le commerce en Afrique, publié le 25 juin 2025 à Abuja (Nigéria) lors de ses 32è Assemblées annuelles.
Le rapport cible six (06) catégories de produits clés représentaient collectivement 2,3 milliards de dollars, soit 32 pour cent, de ce potentiel non réalisé. Il s'agit des produits alimentaires transformés (1 milliard d'USD), du poisson et de la viande (1 milliard d'USD).
« Ces produits agro-industriels et semi-transformés soulignent l'avantage comparatif de la région en matière de commerce à valeur ajoutée et l'importance d'abandonner la dépendance excessive à l'égard des exportations de matières premières. Ensemble, ces produits prioritaires représentent un potentiel d'exportation total de 4,4 milliards de dollars, soit 34 % du potentiel global de la région », indique le rapport.
Par ailleurs, autres potentiels comme, les machines et l'électricité (0,1 milliard de dollars non réalisés) et les ressources minérales (0,2 milliard de dollars non réalisés) affichent des chiffres absolus inférieurs, et reflètent d'importantes possibilités d'intégration industrielle à plus long terme, en particulier au sein des chaînes de valeur régionales.
En outre, les écarts commerciaux les plus importants sont concentrés dans les produits alimentaires transformés et les produits de la pêche, ce qui suggère que l'amélioration des investissements dans l'entreposage frigorifique, l'emballage, le respect de la qualité et la logistique intrarégionale pourrait conduire à des gains importants en matière d'exportations.
Cependant, il faut noter un point positif que le bloc économique régional, la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), reste un important facilitateur des exportations intrarégionales.
Ainsi, le rapport sur le commerce révèle que sur les 7,23 milliards de dollars de potentiel non réalisé, 3,1 milliards sont concentrés en Afrique de l'Ouest, ce qui réaffirme le rôle central du commerce sous-régional. Cela souligne également la nécessité de donner la priorité aux efforts de simplification des procédures douanières, ainsi qu'aux investissements ciblés dans les corridors commerciaux afin de débloquer le commerce transfrontalier.
Le département Recherche d’Afreximbank indique qu’au-delà de la CEDEAO, la valeur supplémentaire des exportations non réalisées se trouve en Afrique du Nord (2,3 milliards de dollars), en Afrique australe (1,6 milliard de dollars), en Afrique de l'Est (0,2 milliard de dollars) et en Afrique centrale (0,03 milliard de dollars). Ces données indiquent les prémices d'une diversification interrégionale et soulignent les opportunités offertes par le cadre de la Zone de Libre Échange Continentale Africaine pour élargir l'empreinte continentale de l'Afrique de l'Ouest.
En 2024, le PIB de la CEDEAO a connu une croissance significative, avec une estimation de 3,4%, selon des rapports récents. Le PIB de la CEDEAO a enregistré une croissance de 3,4% en 2024, la plus élevée depuis 2014. En résumé, la CEDEAO a connu une bonne performance économique en 2024, mais des défis persistent et la croissance varie considérablement d'un pays à l'autre.
En 2020, le produit intérieur brut global des États membres de la CEDEAO s'élève à 686 milliards de dollars américains.
Les échanges commerciaux intra-africains ont atteint une valeur de 208 milliards de dollars en 2024, enregistrant une croissance de 7,7% par rapport à 2023, selon le rapport publié par Afreximbank.
Le rapport révèle par ailleurs que la valeur totale des échanges commerciaux intra-régionaux et extra-régionaux de l’Afrique a enregistré une augmentation de 5,8% en 2024 pour s’établir à environ 1401 milliards de dollars.