Ne se limitant pas seulement à sa fonction d'identification, elle constitue un véritable levier de développement, favorisant ainsi l'accès aux services, la formalisation des activités et le renforcement de la citoyenneté.
Le secteur informel occupe une place prépondérante dans l'économie togolaise. Selon l'Institut national de la statistique et des études économiques et démographiques (Inseed), il représente près de 3 millions de personnes et 88 % des emplois.
Pourtant, une grande majorité des Togolais ne disposent pas d'une preuve officielle de leur identité, estime l'Agence nationale d'identification (Anid). Un défi que le gouvernement s'attelle à relever en instaurant la possession d'une carte pour chaque citoyen. Une carte qui vient combler ce vide en offrant une identification reconnue à tous.
Elle permet ainsi aux populations non identifiées de posséder une pièce attestant officiellement leur identité. Ce projet présente plusieurs avantages pour la population.
La carte va faciliter, une fois accordée à tous et toutes, l'inscription des enfants à l'école et permettra aux personnes vulnérables d'accéder aux programmes d'aide sociale.
Elle ouvrira aux femmes exclues des circuits bancaires la possibilité d'ouvrir un compte et de contracter des microcrédits, tandis que les travailleurs peuvent désormais formaliser leurs entreprises. En 2022, le Togo affichait un taux d'inclusion financière de 87 %, le plus élevé de l'Uemoa avec le Bénin. Le taux de bancarisation élargi a connu une hausse de 2,3 points de pourcentage entre 2021 et 2022, atteignant 46,3 %, tandis que le taux global d'utilisation des services financiers s'élevait à 80,12 %.
En matière de sécurité, la carte biométrique est censée faciliter la reconnaissance des individus et limiter les cas d'usurpation d'identité. Il s'agit aussi d'un outil de gouvernance publique. L'enregistrement biométrique offre des données statistiques et démographiques fiables pour l'État.
Par ailleurs, le lancement de la carte biométrique constitue une étape clé dans la numérisation des services publics. Des campagnes d'enregistrement biométrique de masse sont en cours, à l'image de celles observées dans la préfecture du Golfe en mai 2025. Le gouvernement s'est fixé pour objectif d'atteindre 75 % de digitalisation des démarches administratives d'ici 2025. Le portail digital "Service public" a déjà enregistré plus de 100 000 demandes, dont 98 % concernent des passeports.
Souvent passé sous silence, l'un des avantages majeurs de cette carte est de donner à chaque individu une existence officielle. Elle permet également, en cas d'urgence, de disposer rapidement d'informations fiables sur la victime.
C'est donc une carte biométrique qui se présente comme un outil fondamental de modernisation, d'aide aux travailleurs du secteur formel et informel.