Sélectionnée en 2024, l’université togolaise fait partie des cinq nouveaux établissements retenus dans le cadre du quatrième cycle de ce programme mondial. Le lancement s’est tenu en présence du ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Kanka Malik Natchaba, du président de l’université, Professeur Adama Kpodar, et de plusieurs officiels.
Ce programme international, financé par la France, l’Autriche, la République de Corée et l’Australie, vise à renforcer les capacités académiques et décisionnelles en matière de politique commerciale dans les pays en développement. Il repose sur trois piliers fondamentaux : la recherche, le développement de curricula et la sensibilisation. Le plan de travail de l’Université de Lomé prévoit notamment une étude sur l’impact de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) sur les chaînes de valeur agricoles, une autre sur la chaîne du coton dans la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), ainsi qu’un cours de commerce international pour les étudiants de master.
« Le programme va permettre à notre université de renforcer ses capacités de recherche et d’enseignement, tout en participant activement au débat sur le commerce international. Le mémorandum signé avec l’OMC définit clairement les obligations de chaque partie, pour une mise en œuvre efficace sur une période de quatre ans. », a expliqué Prof Adama Kpodar président de l'Université de Lomé.
Il a précisé que « la sensibilisation passera par des conférences, ateliers et séminaires ouverts aux acteurs publics, privés et à la société civile. »
Pour le professeur Akouété Ega Agbodji, titulaire de la chaire, « Cette sélection n’aurait pas été possible sans le soutien des plus hautes autorités de notre pays. L’Université de Lomé avait déjà accueilli deux fois le cours régional de politique commerciale de l’OMC. Aujourd’hui, nous allons approfondir la réflexion sur les liens entre commerce et développement, afin de contribuer à une meilleure prise de décision, aussi bien pour le secteur formel qu’informel. »
De son côté, le ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche Kanka Malik Natchaba a insisté sur l’ambition du Togo : « Nous voyons se développer une guerre commerciale entre grandes puissances. Les pays comme le nôtre doivent miser sur leurs propres leviers de croissance. Grâce à ses infrastructures logistiques, notre pays s’impose comme un hub stratégique. La plateforme industrielle d’Adétikopé illustre cette dynamique. Nous devons renforcer ces acquis par la coopération universitaire et le partenariat avec le secteur privé. »
Il a également réaffirmé l’engagement de l’État à soutenir cette initiative : « C’est sans trembler que je réaffirme que le gouvernement sera mobilisé, conformément à la vision du président de la République, pour accompagner toute initiative favorisant le rayonnement de notre pays sur la scène commerciale mondiale. » Selon lui, cette chaire contribuera à « former les cadres de demain et à renforcer la position du Togo dans le commerce international. »
L’Université de Lomé rejoint ainsi un réseau mondial regroupant des universités sélectionnées sur appel à candidatures lancé tous les quatre ans par l’OMC. Outre le Togo, les établissements retenus pour ce cycle 2024 viennent du Nigeria, du Qatar, de la République dominicaine et du Vanuatu. Cette reconnaissance consacre les efforts déployés par l’université et les autorités togolaises pour hisser le pays au rang des acteurs intellectuels du commerce mondial.
Il faut souligner que la mise en œuvre de cette chaire marque une nouvelle ère pour la recherche universitaire au Togo, en lien direct avec les priorités économiques nationales. En favorisant la production de savoirs et l’échange d’expertise, le programme permettra au Togo d’être un interlocuteur plus crédible et mieux informé dans les discussions commerciales internationales.