Le Rapport examine examine le commerce et le développement économique en Afrique et dans d'autres parties du monde en 2024 et explore la manière dont une économie en pleine croissance peut être en mesure d'atteindre ses objectifs. 

L'étude explore la manière dont une économie mondiale qui se fragmente rapidement marquée par une intensification des schismes géopolitiques et des rivalités en matière de politique industrielle est en train de remodeler la dynamique commerciale de l'Afrique, au moment même où le continent poursuit son industrialisation et une intégration commerciale intra-africaine plus poussée.

Cette publication intervient alors que les guerres tarifaires alimentées par le protectionnisme augmentent les risques et aggravent l'incertitude politique.

"La production a augmenté d'un modeste 3,3 % et devrait ralentir à 2,8 % en 2025 en baisse par rapport à une prévision antérieure de 3,3 % et bien en deçà de la moyenne de 3,7 % pour la période 2000-2019. Le ralentissement de la croissance est dû à la montée des incertitudes mondiales, notamment l'escalade brutale des tensions commerciales depuis le début de l'année 2025. Selon le Fonds monétaire international, le taux effectif des droits de douane aux États-Unis a atteint 14,5 %, le taux le plus élevé depuis près d'un siècle, à la suite de l'annonce de nouveaux tarifs en avril. Ces développements ont contribué à un choc négatif de l'offre, à une volatilité accrue du marché et à un affaiblissement de la coopération multilatérale, ce qui a encore affaibli la résilience mondiale", publie-t-on dans le nouveau rapport.

Malgré un environnement mondial difficile, l'Afrique a enregistré un taux de croissance de 3,2 % en 2024, ce qui reste inférieur à la croissance de 5 % qu'elle connaissait avant la pandémie. Cette performance a été soutenue par des investissements publics plus importants, des prix élevés pour les produits de base (notamment l'or, le cacao et le café) et le succès rapide des stratégies de diversification. Toutefois, la croissance sur le continent est restée inégale, les pays dépendant des ressources naturelles étant confrontés à des défis plus importants. Il est encourageant de constater que les réformes fiscales menées par les gouvernements africains ont permis d'améliorer les résultats en matière d'investissement public.

Les réformes budgétaires entreprises par les gouvernements africains ont permis aussi d'améliorer la stabilité macroéconomique, de réduire les ratios d'endettement médians et de rétablir l'accès des États aux marchés de capitaux internationaux dans huit pays. L'inflation mondiale a reculé de 6,6 % en 2023 à 5,7 % en 2024, grâce à la baisse des prix des denrées alimentaires et de l'énergie. Cela a permis aux principales banques centrales de commencer à abaisser les taux d'intérêt, améliorant ainsi les conditions financières. En Afrique, cependant, l'inflation est passée de 18,2 % en 2023 à 20,1 % en 2024.

Le commerce mondial de marchandises a augmenté de 2,9 pour cent en 2024, soutenu par le ralentissement de l'inflation et l'assouplissement de la politique monétaire, après une contraction de 1,0 pour cent en 2023. Le volume du commerce de marchandises devrait subir des pressions importantes en 2025.

Afreximbank indique dans le rapport de l'édition 2025 sur le commerce, qu'en Afrique, " Le commerce de marchandises de l'Afrique s'est également redressé en 2024, avec un rebond de 13,9 % pour atteindre 1,5 billion de dollars US, ce qui représente une nette amélioration par rapport à la baisse d'environ 5,4 % enregistrée en 2023. Le commerce intra-africain a connu une reprise remarquable en 2024 de 12,4 % pour atteindre 220,3 milliards de dollars US, après une baisse de 5,9 % l'année précédente. Cette tendance positive devrait se maintenir, soutenue par la poursuite de la mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA), qui apparaît comme le fondement de la résilience commerciale du continent".

Dans la résilience commerciale, Afreximbank, indique pleinement s'engager avec un décaissement plus de 17,5 milliards de dollars en financement du commerce en 2024.

L'ambition est de doubler le financement du commerce intra-africain à 40 milliards de dollars d'ici 2026.