Cet événement, qui s’étend sur deux jours, est organisé par l’Assemblée nationale en collaboration avec la Fondation Brazzaville, leader technique de l’Initiative de Lomé, et l’État togolais, dirigeant politique représenté par le Ministère de la Santé. Les travaux ont été ouverts par SEM Sevon-Tépé Kodjo Adédzé, Président de l’Assemblée nationale, en présence du professeur Tchin Darre, ministre de la santé et de l’hygiène publique.
Ce séminaire parlementaire est initié pour sensibiliser les parlementaires sur les risques sanitaires posés par les faux médicaments, ce problème majeur de santé publique, d’examiner les efforts nationaux pour contrer cette menace et d’explorer les opportunités offertes par l’Initiative de Lomé.
« Le trafic de médicaments de qualité inférieure et falsifiés représente une menace grave pour nos États, compromettant l’accès à des soins de santé de qualité, privant ainsi les populations de médicaments essentiels, sûrs et abordables. En l’absence d’un cadre juridique approprié pour la prévention et la répression des infractions liées à la contrefaçon de produits médicaux, c’est à la fois notre système sanitaire mais surtout la couverture sanitaire universelle qui sont menacés », a-t-il déploré. Selon lui, ce séminaire offre ainsi l’occasion de plaider pour l’adoption des projets de loi en instance visant à renforcer l’arsenal juridique national dans la lutte contre ce trafic illicite.
Pour sa part, le président de l’Assemblée nationale, Son Excellence Monsieur Sevon-Tépé Kodjo Adédzé, a lancé un appel à l’éveil des consciences et à un acte d’engagement des législateurs dans la lutte contre les médicaments contrefaits. Dans cette optique, il a vivement sollicité une participation active de l’institution parlementaire à cette lutte.
À l’occasion de cette première journée, il a aussi été question de présenter aux députés l’Initiative de Lomé, lancée en 2020, avec pour objectif majeur de renforcer les législations nationales à travers la mise en place de sanctions pénales sévères et d’adhérer aux instruments juridiques internationaux pertinents, notamment la Convention MEDICRIME du Conseil de l’Europe, la Convention de Palerme des Nations unies contre la criminalité transnationale organisée, et le traité instituant l’Agence Africaine du Médicament.
Les discussions ont également abordé l’état actuel de la prolifération des médicaments contrefaits au Togo, en Afrique et dans le monde, les stratégies pour lutter contre les faux médicaments, les progrès du Togo dans l’implémentation de solutions, ainsi que les perspectives pour le système national de régulation pharmaceutique. Les données présentées indiquent qu’un médicament sur dix dans les pays à revenus faibles est soit de qualité inférieure, soit falsifié. 70 à 90 % des médicaments consommés en Afrique subsaharienne sont importés, ce qui pourrait favoriser le trafic des médicaments falsifiés, qui souvent échappent aux contrôles frontaliers.
Toujours dans cette perspective, Monsieur Foulo Basse, directeur général de la Fondation Brazzaville, a mis en avant la nécessité de renforcer la production locale des médicaments. Il a insisté sur la nécessité de renforcer la formation dans les domaines des innovations technologiques et techniques, former des pharmaciens, des médecins. Monsieur Basse a ajouté que la Fondation Brazzaville et l’État togolais ont décidé de lancer une chaine universitaire à la Sorbonne pour former les jeunes africains et les accompagner dans les recherches scientifiques au niveau doctoral.
Lors des échanges entre parlementaires et experts de l’Initiative de Lomé, les députés ont salué cette démarche, qu’ils considèrent comme une opportunité d’améliorer leurs connaissances sur ce fléau. Ils ont souligné l’importance de commencer dès à présent à réfléchir aux mécanismes efficaces pour contrer cette menace.