À travers cette initiative, le groupe dirigé par Idrissa Nassa veut relever un défi de taille : répondre aux besoins de financement d’un segment longtemps négligé, celui des entreprises trop grandes pour la microfinance mais encore fragiles pour les standards bancaires classiques.

« Maillon manquant du secteur financier, ce nouvel acteur s’impose dès son démarrage comme un catalyseur de développement », a déclaré le président du groupe, dans une communication publiée le 24 juin 2025.

Le lancement s’est déroulé en présence de plusieurs autorités nationales, dont des représentants du ministère de l’Économie et des Finances, du ministère des Affaires sociales et de la Microfinance, ainsi que de la BCEAO, la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest. Une participation qui témoigne du soutien institutionnel à ce nouvel outil de financement.

Dans la plupart des économies africaines, les Petites et Moyennes Entreprises (PME) jouent un rôle structurant : elles représentent jusqu’à 90% des entreprises formelles et contribuent fortement à la création d’emplois. Pourtant, elles peinent à accéder au financement formel. En cause : un positionnement « entre-deux » qui les exclut à la fois des solutions de microfinance, souvent limitées à quelques millions de francs CFA, et des prêts bancaires classiques, plus exigeants en garanties et en historique financier.

C’est à cette problématique que CMF entend répondre. À mi-chemin entre microfinance et banque, l’institution propose des financements dits “méso”, c’est-à-dire des crédits sur mesure adaptés aux réalités et ambitions des PME : lignes de crédit flexibles, accompagnement technique, délais de remboursement modulables, garanties partielles…

Le Bénin est le dernier pays en date à accueillir Coris Méso Finance, déjà opérationnelle au Burkina Faso, Niger, Côte d’Ivoire ou encore Togo. Dans ces pays, CMF a su bâtir un modèle de proximité, misant sur l’approche terrain, la digitalisation et l’écoute active des besoins des entrepreneurs.

Le directeur général de CMF-Bénin, Harouna Bio, est désormais aux commandes pour adapter cette stratégie au contexte local. Sa mission : renforcer le tissu des PME béninoises, moteur essentiel de la croissance inclusive et durable.

Derrière ce lancement, c’est aussi une ambition panafricaine qui se dessine : celle de promouvoir une finance endogène, conçue par des Africains pour répondre aux défis africains. Dans un continent encore largement dépendant des financements extérieurs, la montée en puissance d’acteurs comme Coris Méso Finance marque une affirmation de souveraineté économique.

En offrant des produits financiers accessibles, adaptés et innovants, CMF s’inscrit dans une dynamique où la finance devient un outil de transformation sociale, au service de l’entrepreneuriat local.

Avec le lancement de Coris Méso Finance Bénin, le groupe Coris confirme sa stratégie de conquête régionale et son engagement en faveur de l’inclusion financière. Ce nouvel acteur pourrait bien changer la donne pour des milliers de PME béninoises en quête de financement. Reste à voir comment il saura adapter son modèle au tissu économique local et répondre aux attentes pressantes du secteur privé béninois.