n

Aujourd'hui 604

Hier 978

Semaine 6783

Mois 25360

Total 611401

Chantier du PK8 : quand une vidéo virale crée la polémique… et déforme la réalité.

mai 12, 2025 0 549

Une vidéo largement diffusée sur TikTok par un certain “Romuald Montana 1” a enflammé les réseaux sociaux, jetant le discrédit sur un chantier de construction au PK8. Mais après vérification sur le terrain, la vérité est tout autre. Décryptage d’un emballement numérique et des leçons à tirer sur la désinformation.

Tout commence par une vidéo anodine, filmée à bord d’un camion chargé de cossettes de manioc. L’homme derrière la caméra, Romuald Montana 1, s’arrête sur une déviation routière et braque son téléphone sur un chantier en cours. Il montre un dalot en travaux, traverse la zone des yeux, puis lance des affirmations graves : selon lui, l’ouvrage manque de ferraillage, notamment de fers de 8 mm. “C’est du travail bâclé !”, affirme-t-il avec assurance.

L’enregistrement, posté sur TikTok, est rapidement repris, commenté, partagé des milliers de fois. Des internautes crient à la malfaçon, s’indignent, exigent des comptes. Pourtant, Romuald n’est ni ingénieur, ni technicien du BTP. Il n’a assisté ni à la pose des armatures, ni au coulage du béton. Il n’a effectué aucune vérification préalable. Son expertise ? Une simple vue depuis la route.

La vidéo aurait pu passer inaperçue. Mais face à l’ampleur du buzz, les autorités techniques ont rapidement réagi. Une visite de terrain a été organisée avec des professionnels des médias et des experts indépendants.

Résultat : aucune malfaçon initiale n’a été relevée. Au contraire, les équipes ont agi avec rigueur. Le problème constaté concerne le tablier du dalot, endommagé non pas par une erreur de conception, mais par le passage illégal de véhicules, en pleine nuit. Des usagers impatients ont retiré les dispositifs de protection et roulé sur la structure fraîchement coulée, alors qu’elle n’avait pas encore atteint sa solidité maximale. Résultat : fissures et affaissements.

Face à ce constat, le chef secteur, la mission de contrôle et l’entreprise chargée des travaux ont décidé de démolir et de reconstruire la partie fragilisée, dans un souci de sécurité et de transparence. C’est cette phase de reconstruction, sortie de son contexte, que la vidéo a filmée et interprétée à tort.

La force des réseaux sociaux est aussi leur faiblesse : en quelques clics, une information – même erronée – peut faire le tour du pays. L’affaire Romuald Montana 1 est un cas d’école. Il ne s’est adressé à aucun service technique. Il n’a contacté ni ingénieur, ni responsable du chantier. Il a simplement publié une vidéo, devenue virale, semant le doute et ternissant l’image de professionnels au travail.

Le chantier du PK8 n’est pas une œuvre improvisée. Il est encadré par une mission de contrôle, des normes techniques strictes, et un suivi continu. Jeter l’opprobre sur ces efforts, sans preuve, relève d’un manque de civisme grave.

La désinformation, un délit puni par la loi

L’affaire ne s’arrête pas à une simple polémique. Au Togo, la diffusion de fausses informations est réprimée par le Code pénal. En lançant des accusations infondées et en alimentant la méfiance publique, Romuald Montana 1 pourrait s’exposer à des poursuites judiciaires. Car la désinformation, surtout sur des sujets d’intérêt public comme les infrastructures, peut avoir des conséquences lourdes : ralentissement des travaux, panique sociale, atteinte à la crédibilité des institutions.

Un appel à la responsabilité citoyenne

Cet épisode doit nous interpeller. Chacun a aujourd’hui une caméra dans sa poche et un accès instantané à des milliers de spectateurs. Mais cette puissance implique des devoirs : vérifier, s’informer, ne pas nuire.

Avant de publier une vidéo ou de partager un message douteux, posons-nous les bonnes questions : Ai-je la compétence pour juger ? Ai-je toutes les informations ? Suis-je sûr de ne pas faire de tort ?

Le chantier du PK8 continue, sous supervision, dans le respect des normes. Mais cette affaire laisse un goût amer. Elle rappelle que dans une société connectée, un simple buzz peut faire plus de dégâts qu’un coup de pelleteuse… si la vérité ne vient pas rétablir les fondations.

 

Leave a comment

Make sure you enter all the required information, indicated by an asterisk (*). HTML code is not allowed.

Articles populaires