C’est un coup dur pour le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI-RDA) et son leader Tidjane Thiam. Le tribunal de première instance d’Abidjan a ordonné, le 22 avril 2025, la radiation de l’ancien patron du Crédit Suisse de la liste électorale, remettant en cause sa participation à l’élection présidentielle d’octobre prochain.
Selon les avocats du PDCI-RDA et de M. Thiam, qui se sont exprimés dans les médias locaux et sur les réseaux sociaux, la décision repose sur une interprétation de la nationalité de l’opposant. Le juge aurait estimé que Thiam, bien qu’ayant renoncé à sa nationalité française, n’a pas fourni la preuve suffisante qu’il était né français, comme l'affirmaient ses défenseurs. Ce point est crucial car, s’il avait acquis la nationalité française après sa majorité, il aurait perdu sa nationalité ivoirienne selon l’article 48 du code de la nationalité.
« Des éléments ont été présentés par l’avocat [de M. Thiam, ndlr] pour dire qu’il est né français, de parents français, et que de ce fait, l’article 48 qui concerne l’ivoirien majeur ayant acquis une nationalité étrangère, ne lui est pas applicable. Mais le juge a estimé que dans les pièces produites, elle n’a pas vu la preuve qu’il est né français », a déclaré Me Sue Bi, avocat du PDCI-RDA.
L'opposant et chef du principal parti d'opposition en Cote d'Ivoire a dénoncé cette décision qu'il juge "arbitraire et motivée par des considérations politiques".
Le PDCI, a appelé à manifester devant les tribunaux du pays ce jeudi à 09h00 (locale et GMT), de la permanence du parti du Plateau jusqu'au tribunal de la même commune.
Six mois presque jour pour jour avant le scrutin présidentiel du 25 octobre, il s'agissait d'un important test pour savoir si l'opposant Tidjane Thiam réussissait à mobiliser ses partisans.
"Cette faible mobilisation est le résultat d'un doute et d'une incertitude au sein du PDCI . En étant loin de ses bases, Tidjane Thiam espérait-il mobiliser largement? Il y a encore du chemin à faire. C'est le début d'une longue marche politique. Il doit convaincre sur son leadership au-delà de ses liens familiaux avec le président Houphouët-Boigny ", a indiqué à l'AFP Ousmane Zina, professeur de Sciences politiques à l'Université de Bouaké (Côte d'Ivoire).
En Côte d'Ivoire, les manifestations peuvent avoir lieu avec une autorisation de la police, mais sont presque systématiquement refusées.
"Le désordre ne sera pas toléré. Ce n’est pas une menace, on peut considérer que c’est un conseil", avait souligné le porte-parole du gouvernement, Amadou Coulibaly.