Si les chiffres relatifs aux campagnes de plantation sont positifs, il est indéniable que l'approche novatrice du gouvernement, combinant engagement citoyen et contractualisation avec des prestataires spécialisés, constitue un vecteur puissant dans la réalisation de cet objectif environnemental majeur.
Les chiffres du reboisement au Togo sont des plus parlants. En 2021, ce sont 3 303 000 plants qui ont été mis en terre, couvrant une superficie de 4 500 hectares. En 2023, cette donnée a presque doublé, avec un total de 7 089 316 arbres plantés sur 10 376 hectares.
L'année 2024 semble suivre la même tendance, avec 9 142 273 plants sur 11 544 hectares. Cette progression constante, d'au moins 2 millions de plants mis en terre chaque année, révèle non seulement l'engagement des autorités, mais aussi la mobilisation accrue des citoyens et des communautés locales.
L'engouement autour du reboisement se fait de plus en plus sentir, et ce phénomène se justifie par une prise de conscience collective sur l'importance de l'environnement et des écosystèmes pour le bien-être des générations futures. Des initiatives comme le concours national de reboisement 2024 ont récompensé 15 reboiseurs à travers les 5 régions du Togo pour leurs efforts dans la plantation d'arbres. Les récompenses, variant de 500 000 à 1,2 million de francs CFA, ont été attribuées en fonction des performances individuelles des candidats.
Cependant, un autre élément essentiel du succès de cette initiative demeure la contractualisation des activités de reboisement. Cette approche novatrice, qui consiste à confier une partie des opérations à des prestataires privés ou à des entités spécialisées, permet d'assurer une gestion plus dynamique et flexible des ressources humaines et matérielles.
La phase 2 du projet national de reboisement a vu la mise en place de contrats avec des prestataires qui se chargent de certaines zones spécifiques du pays. Depuis son lancement, cette approche s'est avérée être une véritable clé de succès.
En effet, les résultats préliminaires sont globalement positifs. En tout, les prestataires ont reboisé 461,5 hectares, avec des taux de réussite variables selon les régions. Ainsi, dans la région Centrale, le taux de réussite a atteint 51 %, tandis qu'il s'élevait à 82 % dans la région de la Kara. Un tel bilan témoigne du sérieux des prestataires et de la rigueur de l'approche contractuelle. Toutefois, des disparités existent. Les performances des prestataires sont moins probantes dans certaines régions où des obstacles contextuels, notamment la rareté de la main-d'œuvre qualifiée, les feux de végétation criminels, la transhumance et les périodes de sécheresse prolongées, freinent les efforts.
Pour faire face à ces défis, plusieurs recommandations ont été formulées par les acteurs du reboisement. Parmi elles, il est suggéré de reprendre les travaux sur les sites où les résultats n'ont pas été à la hauteur des attentes, en veillant à une meilleure collaboration entre les prestataires et les autorités régionales et préfectorales. L'idée serait de privilégier des sites de reboisement d'au moins 7 hectares par préfecture, avec une attention particulière portée aux zones communautaires et aux aires protégées nécessitant une restauration.
Dans l'optique de renforcer l'efficacité des campagnes de reboisement, un nouvel outil de géolocalisation des surfaces reboisées a été récemment introduit. Ce système innovant permet de suivre en temps réel les opérations de plantation à travers tout le pays.
Grâce à cette technologie, il sera désormais possible de localiser précisément les zones reboisées, d'évaluer leur état de santé et de garantir le respect des engagements pris par les prestataires. Cette avancée technologique devrait non seulement accroître la transparence des opérations, mais aussi faciliter l'action de suivi et de contrôle des autorités compétentes.
En définitive, l'objectif d'un milliard d'arbres à planter d'ici 2030 est plus que jamais réalisable, grâce à la combinaison d'une gestion innovante, d'une contractualisation stratégique avec des prestataires et d'une forte mobilisation citoyenne.