Les nouvelles mesures tarifaires incluent un tarif de base de 10 % sur toutes les importations à compter du 5 avril, et des tarifs plus élevés, dits « réciproques », applicables à certains pays à partir du 9 avril.
Cette série de tarifs douaniers à l’encontre de nombreux partenaires, tourne ainsi la page de décennies de libéralisation commerciale. Parmi les premières victimes de cette offensive d’ampleur figurent la Chine et l’Union européenne. Le choc pour l’économie mondiale s’annonce majeur. La Chine, écope d'un taux de 34% tarif douanier qui s'ajoute aux 20% déjà imposés à Pékin le mois dernier et qui est également soumise à des droits de douane sectoriels sur les importations d'acier, d'aluminium et de voitures. En 2024, les États-Unis ont importé pour un total de 438 milliards de dollars de produits chinois. Ce qui représente un déficit commercial de 295 milliards de dollars pour Washington.
Concrètement, pour l’Union européenne (UE), les pays européens, seront taxées à 20 %. Les Etats-Unis ont enregistré un déficit commercial de 235 milliards d’euros en 2024, et ont importé 605 milliards d’euros de marchandises. Les produits japonais et de Corée du Sud sont respectivement impactés à hauteur de 24 % et 25 % ou encore 46 % pour le Vietnam. Le président américain a également annoncé des droits de douane à 31 % pour la Suisse.
Au total, 51 pays africains se retrouvent sur cette liste, avec des droits de douane allant de 10 % à 50 %. Ainsi, le Lesotho devient le pays africain le plus touché avec des droits de douane portés à 50 % sur ses exportations vers les États-Unis. Il est suivi par Madagascar (47 %), Maurice (40 %), le Botswana (37 %), l’Angola (32%), la Libye (31 %), l'Algérie (30 %), l'Afrique du Sud (30 %) et la Tunisie (28 %).
Pour d'autres pays africains, les droits de douane sont compris entre 11 % et 21 %. La Namibie et la Côte d'Ivoire, par exemple, se voient imposer un taux de 21 %, suivies du Zimbabwe (18 %), du Malawi (17%), de la Zambie (17 %), du Mozambique (16 %), du Nigeria (14 %), du Tchad (13 %), de la Guinée équatoriale (13%) ainsi que de la RDC et du Cameroun avec 11 %. Enfin, la majorité des pays africains concernés par ce décret subissent des droits de douane de 10 %, soit le niveau minimum appliqué par les États-Unis dans cette nouvelle politique tarifaire. Il s'agit de l'Égypte, du Maroc, du Kenya, de l'Éthiopie, du Ghana, de la Tanzanie, du Sénégal, de l'Ouganda, du Gabon, du Togo, du Liberia, du Bénin, du Congo, de Djibouti, du Rwanda, de la Sierra Leone, de l'Eswatini, du Soudan, du Niger, de la Guinée, du Mali, du Cap-Vert, du Burundi, de la Gambie, de la Centrafrique, de l'Érythrée, du Soudan du Sud, des Comores, de Sao Tomé-et-Principe, de la Guinée-Bissau et de la Mauritanie.
Ces nouvelles taxes risquent de pénaliser les secteurs manufacturiers africains, notamment l'automobile et le textile, en rendant les produits moins compétitifs aux États-Unis. Selon un rapport du Bureau du Représentant au commerce des États-Unis, les exportations totales de marchandises des pays d'Afrique subsaharienne vers les États-Unis se sont élevées à 29,3 milliards USD en 2023. Si le pétrole brut (7,3 milliards USD), les métaux précieux (4,7 milliards USD), et les pierres précieuses (2,2 milliards USD) dominent, les véhicules automobiles (1,7 milliard USD) et les vêtements (1,4 milliard USD) occupent également une place non négligeable. Les principaux fournisseurs africains étaient l'Afrique du Sud (14,0 milliards USD), le Nigeria (5,7 milliards USD), le Ghana (1,7 milliard USD), l'Angola (1,2 milliard USD) et la Côte d’Ivoire (948 millions USD).
"J'ai un grand respect pour le monde, mais les pays ont énormément profité de nous", a déclaré Donald Trump depuis la Maison Blanche. En 2023, les échanges commerciaux entre les Etats-Unis et l’Afrique subsaharienne ont totalisé 47,5 milliards USD. Les exportations de la région pour le marché américain ont atteint 29,3 milliards USD la même année, composées notamment de pétrole, métaux précieux, véhicules automobiles et vêtements.