Ce rapport est le premier du genre à examiner de manière exhaustive les perspectives nationales africaines sur l'IA et la science des données pour la santé mondiale. Ce panorama offre un aperçu inédit du potentiel d'amélioration de la gouvernance de l'IA en Afrique afin de réduire les risques et de mettre fin à la perpétuation des inégalités.
Intitulé « Gouvernance de l'intelligence artificielle pour la santé mondiale en Afrique », ce rapport est produit dans le cadre du programme Science Policy Engagement with Africa’s Research (SPEAR) de la Fondation SFA. Il est l'aboutissement d'un effort d'un an, impliquant des rencontres dans les cinq régions d'Afrique, des analyses politiques et des enquêtes approfondies pour identifier les lacunes et les opportunités politiques en matière d'IA et de science des données pour la santé mondiale. S'appuyant sur des consultations menées dans 43 pays africains, le rapport intègre les points de vue de plus de 300 parties prenantes, garantissant une approche globale et inclusive de ses conclusions.
Selon le professeur Tom Kariuki, Directeur général de la Fondation SFA « Le cadre mondial de gouvernance de l'IA reste inadapté aux besoins et priorités spécifiques de l'Afrique. Notre rapport sur l'IA dans la santé mondiale et les sciences des données prône une évolution vers des cadres reflétant le contexte africain, garantissant des applications éthiques, équitables et efficaces de l'IA, non seulement pour relever les défis sanitaires de notre continent, mais aussi pour faire progresser la santé mondiale. »
Principales conclusions et opportunités
Le rapport identifie les principales tendances, lacunes et opportunités en matière d'IA et de science des données pour la santé en Afrique :
- Augmentation des investissements nationaux : Des pays comme l'Île Maurice, le Nigéria, le Malawi, l'Éthiopie, le Ghana, le Rwanda, le Sénégal et la Tunisie ont lancé des programmes nationaux d'IA, tandis qu'au moins 39 pays africains poursuivent activement la R&D en IA. Des initiatives telles que le Fonds d'investissement d'amorçage du Rwanda et le Centre national d'IA et de robotique du Nigéria illustrent les investissements prometteurs dans les startups spécialisées dans l'IA.
- Nécessité d'une gouvernance de l'IA spécifique à la santé : Malgré un intérêt croissant, il existe un déficit critique dans les cadres de gouvernance adaptés à l'IA en santé en Afrique. Si la santé est une priorité dans les discussions sur l'IA, les cadres spécifiques pour un déploiement responsable dans le secteur de la santé sont encore peu développés.
- Élaboration de politiques inclusives en matière d'IA : De nombreuses politiques existantes en matière d'IA ne prennent pas en compte les questions de genre et d'équité. Il est essentiel de combler ces lacunes pour prévenir les inégalités d'accès aux avancées de l'IA et aux résultats en matière de santé.
« L'intégration de l'IA dans les soins de santé ne se limite pas à la technologie : il s'agit d'améliorer nos cadres politiques afin de garantir que ces avancées conduisent à de meilleurs résultats de santé pour tous les Africains », a ajouté le Dr Uzma Alam, responsable du programme SPEAR (Science Policy Engagement with Africa’s Research).
- Il existe des cadres politiques sur lesquels s'appuyer pour développer et/ou consolider une gouvernance responsable de l'IA et de la science des données : Au moins 35 pays africains disposent de cadres politiques nationaux en matière de STI et de TIC, ainsi que de politiques de recherche et d'innovation en santé, qui contiennent des politiques applicables au développement et au déploiement de l'IA et de la science des données.
- On assiste à un essor de la recherche africaine sur l’IA en santé et la science des données (big data) : ce qui soulève la nécessité de partenariats de R&D Nord-Sud équitables.