Selon l’OMS, le Niger est “le premier pays d’Afrique” et “le cinquième au monde” à avoir été reconnu pour avoir interrompu la transmission du parasite responsable de l’onchocercose. Le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a exprimé sa gratitude envers le pays. « Je félicite le Niger pour son engagement à libérer sa population de cette maladie cécitante, porteuse de stigmatisation, qui cause tant de souffrances humaines, particulièrement chez les plus vulnérables », déclare-t-il.
L’onchocercose, transmise par la piqûre d’une mouche noire infectée, touche principalement les populations qui vivent près des rivières. En effet, entre 1976 et 1989, l’OMS a lancé un programme en Afrique de l’Ouest qui vise à pulvériser des insecticides pour limiter la propagation de la maladie. Par ailleurs, de 2008 à 2019, des traitements massifs à base d’ivermectine et d’albendazole ont permis d’interrompre la transmission du parasite.
L’onchocercose a également freiné le développement économique des communautés touchées. Elle les a obligés à s’éloigner des rivières, essentielles à leurs moyens de subsistance. Matshidiso Moeti, directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique, salue le partenariat entre le gouvernement nigérien, l’OMS et les organisations non gouvernementales, qui a été déterminant pour le succès de l’élimination de la maladie au Niger.
L’onchocercose est la deuxième cause infectieuse de cécité dans le monde, après le trachome, et touche principalement les populations rurales d’Afrique subsaharienne, du Yémen et certaines régions d’Amérique latine. Cependant, en 2013, le Niger avait déjà éliminé une autre maladie tropicale négligée, la dracunculose (ou maladie du ver de Guinée). Aujourd’hui, le pays devient le premier en Afrique à se débarrasser de l’onchocercose, un exploit majeur pour la santé publique sur le continent.