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ITIE: Les faibles taux de redevance appliqués au Togo encouragent l’entrée de l’or provenant de pays de la sous-région

janvier 28, 2025 0 1547

L’Afrique de l’Ouest compte d’importants producteurs d’or comme le Burkina Faso, le Mali et le Ghana. Frontalier de certains de ces pays, le Togo est utilisé par des négociants comme point de transit pour l’exportation de centaines de millions de dollars d’or, notamment vers les Emirats arabes unis.

Les faibles taux de redevance appliqués au Togo encouragent l’entrée de l’or provenant de pays comme le Burkina Faso, qui transite par le territoire togolais pour l’exportation vers des marchés internationaux. C’est ce que déclare l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE) dans un rapport publié en janvier 2025, précisant qu’il s’agit de l’or issu de l’exploitation minière artisanale et à petite échelle (EMAPE).

L’or entré sur le territoire togolais n’est cependant pas systématiquement exporté par les voies officielles. Le Commissariat togolais des Douanes et Droits indirects (CDDI) n’a ainsi déclaré aucune exportation d’or en 2022. La même année, les données de Comtrade citées dans le rapport ITIE montrent pourtant que les Emirats arabes unis ont importé environ 20,6 tonnes d’or pour une valeur de 1,2 milliard de dollars en provenance du Togo.

Ce n’est pas la première fois que le Togo est évoqué comme pays de transit pour l’or issu des pays voisins. En 2018 par exemple, une étude de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a expliqué que la taxation « trop onéreuse » au Burkina Faso et au Niger cause une « fuite d’or vers le Togo ». Le document précise que « 12 à 20 tonnes d’or burkinabé et 2 à 3 tonnes d’or provenant du Liptako nigérien seraient exportées en fraude vers Lomé chaque année ».

Le Togo n’est pas le seul pays côtier ouest-africain utilisé comme point de transit par des acteurs de la filière EMAPE des pays voisins. C’est également le cas du Bénin, où les données collectées par SWISSAID montrent que le pays a exporté annuellement entre 7,27 et 13,17 tonnes entre 2012 et 2021. Or, la production nationale ne serait que de quelques kilogrammes chaque année. Il faut dire que la porosité des frontières dans la sous-région, combinée à une coopération faible entre les Etats réduisent l’efficacité des mesures nationales de lutte.

Pris individuellement, les pays ouest-africains, grands ou petits producteurs d’or, ne peuvent venir à bout du phénomène. Dans son rapport de 2018, l’OCDE plaide donc pour la mise en place d’une politique régionale d’encadrement et de promotion de l’EMAPE, ainsi qu’une harmonisation de la taxe à l’exportation d’or afin de décourager l’exportation en fraude. Un autre rapport de la CEDEAO publié en 2024 va dans le même sens en recommandant des mécanismes de partage d’informations entre les différents acteurs nationaux et régionaux.

agenceecofin

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