« La commémoration du 24 janvier, nous offre l’opportunité d’honorer la mémoire de nos compatriotes victimes de cette tragédie, tombés aux champs d’honneur. Ah ! Oui ! Ils sont morts dans la chair ! Mais, ils sont et demeurent vivants pour toujours dans la mémoire collective de la nation togolaise. A cet effet, nous leur rendons hommage pour leur sacrifice, qui rappelle à nous tous l’importance de la loyauté, du patriotisme, du respect des valeurs civiques et citoyennes, et du refus de la corruption à l’image du père de la Nation », a indiqué le ministre de l’Administration territoriale, de la décentralisation et de la chefferie coutumière, le Colonel Hodabalo Awate dans son discours de circonstance.

C’est aussi la preuve que l’esprit d’indépendance économique qui a animé les actions de 1974 continue d’inspirer les politiques publiques et les initiatives en faveur du développement harmonieux, inclusif et durable de notre pays. Cette audace du Président Eyadéma mérite d’être entretenue à travers des politiques de développement initiées dans l’intérêt majeur du peuple togolais.

C’est pourquoi, Malick Natchaba, ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche dans une note, a invité comme une démarche de mémoire et de réflexion, la communauté universitaire à participer à une conférence placée sous le thème « L’attentat de Sarakawa et son impact sur le tissu socio-économique » dans le cadre du 20ᵉ anniversaire du décès de l’ancien président Gnassingbé Eyadema. Il est important de préciser, que la note adressée au président de l'université Kara est intervenue dans un contexte clair. « En effet, le Conseil des ministres a annoncé le programme officiel des commémorations pour les 20 ans du décès du père de la nation. Ainsi, c'est une activité officielle et nationale et n'a aucun lien avec la politique mais avec la mémoire collective. La dite conférence était animée par un professeur d'université et disposait d'un comité scientifique composé d'experts reconnus pour leur niveau en histoire contemporaine », apprend-t-on.

La conférence avait juste pour but de revisiter cet événement historique et son impact sur le développement socio-économique du Togo. Malheureusement, cette conférence qui devait élucider les esprits des togolais et les aider à revisiter l’histoire est interprétée par la Synergie des Élèves et Étudiants du Togo (SEET) comme une propagande politique sous couvert d’activités académiques.

Ce mouvement dans un communiqué a exprimé son indignation et accuse le ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, de mobiliser la communauté universitaire pour des causes politiques. « Cet événement n’a aucun lien avec les préoccupations réelles des étudiants et sert avant tout à « redorer le blason d’un régime impopulaire incapable de répondre aux besoins de la communauté estudiantine (…). Les étudiants doivent être des acteurs du changement à travers la connaissance et non des marionnettes dans un jeu politique », a martelé Bertin Bandiangou, le président de la SEET.

La SEET dénonce fermement ce qu’elle considère comme une exploitation des institutions universitaires à des fins populistes et politiques. Selon l’organisation, de telles initiatives dénaturent la mission première des universités, qui est de former des esprits critiques et libres, capables de contribuer de manière éclairée aux enjeux nationaux et internationaux. La SEET appelle le ministre de l’Enseignement Supérieur ainsi que les présidents des universités de Lomé et de Kara à mettre un terme à cette instrumentalisation des institutions académiques. L’organisation estime que les universités doivent rester des espaces dédiés à la recherche, à la réflexion critique et à l’épanouissement intellectuel, loin des manipulations politiques.

Face à cette sortie, déplacée de son contexte historique et de la préservation de la mémoire des figures historiques qui ont marqué le pays, les officiels recadrent les étudiants « La présence des étudiants à cette conférence s’inscrit dans le rôle fondamental des universités : former des citoyens éclairés et responsables. Cette conférence n’a aucun lien avec la politique, mais avec la mémoire collective et l’histoire contemporaine du Togo. La politisation de cet événement par la SEET est déplorable. L’objectif de l’événement était de transmettre des enseignements historiques aux nouvelles générations, afin qu’elles comprennent les défis et les choix qui ont façonné le pays. Ces initiatives académiques contribuent à maintenir vivante une mémoire nationale partagée, essentielle pour forger une identité collective », a précisé un représentant du ministère de l’Enseignement Supérieur.

Il est important de pouvoir appendre à discerner voir dissocier les évènements académiques universitaires de ceux politiques pour éviter de semer de l’amalgame dans l’esprit des citoyens.

« En suscitant une participation des étudiants à cette conférence, c’est également une manière de permettre à l'université de remplir son rôle de formation civique des étudiants. Toute interprétation est mal intentionnée et abusive. C’est impératif, de déplorer que des étudiants se méprennent et tentent ainsi de politiser toute action posée dans le cadre national en confondant leurs convictions légitimes avec la réalité », a expliqué l’officiel.

En rappel, 5 février 2005-5 février 2025, 20 ans déjà, le Togo perdait le père de la nation Gnassingbé Eyadema dans une tristesse profonde, inconsolable. Le Conseil des ministres togolais a décidé lors de sa réunion du 22 janvier 2025, d’étaler sur douze mois, la commémoration du 20ème anniversaire.