Ce projet novateur, initié par l’Association togolaise pour le bien-être familial (ATBEF) et soutenu financièrement par le Centre de recherche pour le développement international (CRDI), a permis une réduction spectaculaire de plus de 80% des cas de grossesses, selon le chef du projet, Dr Selom Komlan Noussoukpoé.
Entre 2018 et 2024, le projet PPGP2 a révolutionné la prévention des grossesses précoces en milieu scolaire et communautaire. En associant éducation, sensibilisation et mobilisation des leaders locaux, le projet a abordé les défis sous plusieurs angles. Les résultats parlent d’eux-mêmes : les cas de grossesses dans les établissements scolaires ciblés sont passés d’une moyenne de 10 à moins de 2 entre 2018 et 2021.
Un exemple emblématique est celui du CEG Kétao, où aucun cas de grossesse n’a été enregistré parmi les 652 filles inscrites au cours de l’année scolaire 2020-2021. Ces résultats démontrent que l’objectif de « zéro grossesse précoce » est atteignable avec une approche coordonnée et inclusive.
Le projet s’est appuyé sur des initiatives clés pour garantir son impact telles que la formation des enseignants sur l’éducation sexuelle complète pour mieux sensibiliser les élèves, le renforcement des capacités des prestataires de soins afin d’offrir des services adaptés aux jeunes, la création et animation de comités scolaires et communautaires pour la prévention des grossesses précoces, l’implication active des chefs traditionnels et des leaders communautaires pour promouvoir un changement des mentalités.
Ces actions ont été déployées dans 250 collèges situés dans 50 communes, notamment lors de la phase d’extension entre 2021 et 2024.
Le bilan des activités, présenté à Atakpamé le 8 janvier, a réuni des maires, des chefs traditionnels, des directeurs régionaux et des points focaux de 15 communes des Plateaux. La rencontre a permis d’échanger sur les succès obtenus, d’identifier les défis persistants et de proposer des stratégies pour pérenniser les acquis.
Les discussions ont également mis en lumière la nécessité de renforcer les structures communautaires, d’intensifier les campagnes de sensibilisation et d’intégrer ces efforts dans les politiques publiques locales et nationales.
Représentant Mme le Maire de la commune Ogou 1, Mme Mélanie, conseillère municipale, a salué les résultats obtenus tout en soulignant l’importance de pérenniser ces acquis. « Ce projet montre qu’un changement profond est possible grâce à une mobilisation collective et une approche ciblée. Dans notre commune, nous avons constaté un réel impact, et nous devons continuer à sensibiliser nos communautés pour protéger nos filles et leur garantir un avenir serein. La lutte ne s’arrête pas ici, mais ces résultats nous donnent de l’espoir », a-t-elle déclaré.
Mme Mélanie OTTOU a également rappelé le rôle essentiel des collectivités locales dans la mise en œuvre et le suivi des initiatives visant à protéger les jeunes filles des grossesses précoces et des violences sexuelles.
Dr Selom Komlan Noussoukpoé, chef du projet, a félicité tous les acteurs impliqués tout en lançant un appel à la mobilisation continue. « Ce projet prouve que nous pouvons protéger nos filles et leur offrir un avenir meilleur. Continuons sur cette lancée pour que chaque jeune fille au Togo puisse s’épanouir sans crainte des grossesses précoces ou des violences sexuelles », a-t-il déclaré.
Ce projet, qui allie innovation et mobilisation communautaire, offre un espoir réel pour les jeunes filles togolaises. Avec des efforts soutenus et une volonté collective, un Togo sans grossesses précoces devient une perspective plus proche que jamais.
Jean-Marc EDRON