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Club de la presse de la BOAD:  La revolution climatique, une nouvelle opportunité à saisir en Afrique de l’ouest

mai 19, 2023 0 1715

Le financement climatique est un nouveau mode de développement.

Pour mieux comprendre le concepte, la Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD) dans le cadre du “CLUB DE LA PRESSE DE LA BOAD”, a organisé le 16 mai 2023 avec les médias et les experts dans le domaine une réunion webinaire autour du thème « la finance climatique en Afrique de l'Ouest ».

La BOAD est accréditée auprès des Fonds climat et a mobilisé 160 milliards de FCFA pour ses pays membres durant les cinq dernières années. Depuis cinq ans, la BOAD a engagé un projet de réflexion sur la manière d'intégrer le financement climatique dans ses actions, à travers son Plan Stratégique Djoliba pour la période 2021-2025. Le financement pour le climat permet aux pays de réduire les émissions de gaz à effet de serre, par exemple en finançant des énergies renouvelables comme l’énergie éolienne ou solaire. Grâce à ce financement, les communautés peuvent également s’adapter aux effets des changements climatiques.

« La BOAD a décidé de consacrer 25% de ses engagements financiers, soit 825 milliards de FCFA, à l'Axe 3 relatif au renforcement de la résilience des populations au changement climatique. Il est également prévu, au titre de l'Axe 3, la mobilisation auprès des Fonds climat d'un montant de 175 milliards de FCFA pour le financement des projets d'atténuation, d'adaptation au changement climatique, le tout en lien avec la question de la biodiversité. Ces prévisions correspondent à un portefeuille de projets à instruire d'un montant global de 1 000 milliards de FCFA sur la période de mise en œuvre du Plan stratégique », a expliqué Ibrahim Traoré, le Chef de la Division Finance Climat de la BOAD.

De son côté, African Climate Foundation, une organisation basée en Afrique du Sud depuis 3 ans, dispose d'un investissement de 3 millions de dollars pour la mobilisation des ressources sur le marché. Selon Faten Aggad, Senior Advisor Climate Diplomacy and Geopolitics à African Climate Foundation, l’organisation soutient les projets des investisseurs régionaux.

« Elle est en discussion avec quelques fonds souverains africains pour la mise en place des fonds spéciaux pour la réalisation des projets en particulier en Afrique de l’ouest. L’obstacle, c’est la dette qui peut freiner l'accès au financement climat car, la plupart des financements en direction de l'Afrique sont sous forme de prêts. Mais des initiatives ne manquent pas pour attirer le secteur privé vers les investissements verts comme le FMI et la BOAD qui y sont déjà engagées. Il y aura un effet indirect à cause des décisions prises par certains partenaires comme l'UE qui va introduire, en octobre prochain, un mécanisme de taxe Carbone sur ses importations. Ce qui va faire en sorte que l'Afrique va perdre au moins 25 milliards de dollars par an, représentant 3 fois et demie ce que l'Europe donne à l'Afrique au titre de l'aide au développement. Plusieurs pays africains exportateurs vont perdre des recettes à cause de cette mesure », a martelé Faten Aggad.

La transition énergétique coûtera plus de 97 milliards de dollars à l’Afrique. Pour sa part, le Chef de la Section de l'économie verte et de l'économie bleue, Division de la technologie du changement climatique et de la gestion des ressources naturelles de la Commission Economique pour l'Afrique (CEA) Nassim Oulmane, estime que les banques régionales de développement doivent jouer un rôle important pour agglomérer autour d'elles les acteurs pour financer le climat. « Il faut une approche collective pour définir les points d'action pour des investissements climatiques futurs », a-t-il expliqué.

En rappel, la Semaine africaine du climat (ACW 2023), se tiendra à Nairobi du 4 au 8 septembre. Cet événement sera organisé en parallèle avec le Sommet africain d'action pour le climat (4-6 septembre), au Kenya. Cette rencontre est organisée dans un contexte marqué par la recrudescence des inondations et des épisodes de sècheresse prolongée qui fragilisent la biodiversité et les ressources naturelles dont dépendent les Hommes.

Dans l’Accord de Paris, les pays les plus riches se sont engagés à mobiliser au moins 100 milliards de dollars par an d’ici 2020 en faveur des pays en développement pour atténuer les effets des changements climatiques et s’y adapter. Ces engagements ne sont toujours pas tenus.

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Last modified on vendredi, 19 mai 2023 17:43
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