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Banque mondiale: Le coût économique mondial de l’insécurité hydrique estimé à près de 500 milliards de dollars par an

mars 26, 2023 0 1411

 

Plus de 2,3 milliards de personnes sont privées d’eau potable et 3,6 milliards ne disposent d’aucune installation d’assainissement.

Le 22 mars dernier, c'était la Journée mondiale de l'eau, l'occasion pour certains de se rappeler qu'ils ont de la chance d'avoir de l'eau courante. De notre côté, nous avons changé d'approche et sommes passés à la vitesse supérieure, avec nos partenaires, pour que tout le monde puisse avoir accès à l'eau.

Source de croissance économique, d’écosystèmes florissants et de vie, l’eau est cruciale pour la bonne santé des populations et de la planète.

Pourtant, plus de 2,3 milliards de personnes sont privées d’eau potable et 3,6 milliards ne disposent d’aucune installation d’assainissement. La crise mondiale de l’eau menace aujourd’hui le développement. Le coût économique mondial de l’insécurité hydrique est estimé à près de 500 milliards de dollars par an. L’aggravation des sécheresses et des inondations due au changement climatique et à l’explosion démographique ne fait qu’exacerber le problème. Il est urgent de changer d'approches et de passer à la vitesse supérieure pour résoudre la crise de l’eau.

Premier bailleur de fonds multilatéral dans le secteur de l’eau pour les pays en développement, le Groupe de la Banque mondiale s’emploie à mener des actions novatrices, inclusives et durables en faveur de l’eau, en collaboration avec ses partenaires pour renforcer la sécurité hydrique dans le monde.

Le Yémen est l’un des pays les plus touchés par la raréfaction de l’eau, une crise attisée par le conflit en cours.

Dans tout le pays, on ne dénombre plus les villages ruraux où les services de base manquent, mais le plus grand défi, pour beaucoup de ces territoires vulnérables, reste l’accès à l’eau potable. Plus de 55 % de la population (soit près de 18 millions de Yéménites) est dépourvu d’un accès à l’eau potable et à l’assainissement.

Chaque jour qui passe impose une corvée d’eau, qui incombe presque toujours aux femmes et aux enfants.

Pour élargir l’accès à l’eau potable et aider les familles des villages d’Al-Adn, d’Al-Anin et de Hawf, la Banque mondiale et ses partenaires ont accompagné la construction de systèmes locaux de collecte des eaux de pluie. Haliya Al-Jalal est mère de six enfants et habite le village d’Al-Adn. Auparavant, les siens devaient parcourir de longues distances pour aller chercher de l’eau. Grâce aux citernes de récupération d’eau de pluie, Haliya et sa famille sont aujourd’hui délestés de ce fardeau.

« Nous n’avons plus à aller chercher de l’eau dans des zones reculées », confie-t-elle. La citerne « a mis fin à cette corvée ».

Ces activités relèvent du projet d’intervention d’urgence en réponse à la crise au Yémen (a), une opération financée par l’IDA (Banque mondiale) et mise en œuvre par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), en partenariat avec le Fonds social pour le développement (SFD) et le Projet de travaux publics (PWP). À ce jour, le projet a appuyé la construction de 1 279 citernes et réservoirs publics et de 30 686 dispositifs domestiques de collecte d’eau de pluie, fournissant près de 900 000 m3 d’eau salubre.

Plus largement, la Banque mondiale contribue à améliorer l’accès à l’eau et à l’assainissement au profit de plusieurs millions de Yéménites dans le cadre de collaborations similaires avec des agences des Nations Unies comme le PNUD, l’UNICEF, le Bureau des Nations Unies pour les services d’appui aux projets et l’OMS. Le projet d’urgence pour la santé et la nutrition a permis à quelque 3,4 millions d’habitants de bénéficier d’un accès à des sources d’eau améliorées dans les régions du pays touchées par le choléra et à 3,24 millions de personnes d’accéder à des services d’assainissement.

En Tanzanie, plus de la moitié des établissements de santé font état de pénuries d’eau régulières, ce qui nuit gravement aux conditions d'hygiène.

Le dernier rapport du Programme commun OMS/UNICEF sur le suivi de l'approvisionnement en eau, de l’assainissement et de l’hygiène (WASH) dans les établissements de santé indique que la moitié de ces structures ne bénéficient pas de services d’hygiène de base. Dans les pays disposant de données, on constate qu’un établissement de santé sur dix dans le monde est démuni de tout service d’assainissement, cette proportion bondissant à un sur cinq en Afrique subsaharienne.

En mai 2018, Ndavukai Larinyoni s’est installée à Itepula, un village tanzanien situé au sud-ouest de la région de Songwe, pour prendre la direction du dispensaire local. L’établissement dessert 4 500 habitants et offre des services ambulatoires ainsi que des services de santé reproductive et infantile. Mais il n'était pas raccordé à l’eau potable ni à des installations d’assainissement. Chaque matin, Ndavukai Larinyoni arrivait au travail à 6 h, trois heures avant l’ouverture du dispensaire afin de collecter l’eau nécessaire à la journée de soins. 

Dans le cadre du programme d’approvisionnement en eau et d’assainissement durables dans les zones rurales de Tanzanie, la Banque mondiale a permis de doter, à ce jour, 1 535 établissements de santé et dispensaires ainsi que 637 écoles primaires publiques d’installations sanitaires et hygiéniques fiables. L’objectif est d'équiper 2 600 établissements de santé et dispensaires et 1 850 écoles primaires d’ici à la fin du projet, en 2025.

Depuis la mise en œuvre du programme en 2019, quelque 3,3 millions de Tanzaniens disposent d’un meilleur approvisionnement en eau et 4,6 millions de personnes d’un assainissement amélioré. Cette initiative devrait s’étendre à d’autres régions du pays, afin que dix millions d’habitants puissent bénéficier de services d’eau, d’assainissement et d’hygiène.

C’est en Inde que les nappes souterraines sont les plus exploitées, avec une consommation qui dépasse celle des États-Unis et de la Chine réunis.

Les eaux souterraines constituent l’une des ressources naturelles les plus importantes au monde. Pour la majorité des Indiens, elles sont la seule source d’eau disponible. 

Plus de 80 % de l’approvisionnement en eau domestique et environ 60 % de l’eau d’irrigation du pays proviennent des eaux souterraines. Or, ces nappes sont soumises à une pression accrue du fait de la surexploitation, de la pollution et du changement climatique. Aujourd’hui, près des deux tiers (63 %) des districts indiens sont menacés par la baisse du niveau des nappes phréatiques. 

Face à cette crise, l’Inde a lancé en 2019 un programme phare baptisé Atal Bhujal Yojana. Comme la préservation des eaux souterraines dépend de centaines de millions de personnes, le programme a mis la société civile au cœur de son action, mêlant apports scientifiques et savoirs traditionnels pour relever ce défi complexe. En 2020, la Banque mondiale a commencé à appuyer cette initiative dans plus de 8 000 gram panchayats (conseils de village) exposés au manque d’eau et répartis dans sept États : Haryana et Uttar, au nord ; Rajasthan, Gujarat et Maharashtra, à l’ouest ; Madhya Pradesh, au centre ; et Karnataka, au sud. Ces sept États représentent environ 25 % des territoires où les eaux souterraines sont sous tension.

Fortes de ce programme, les collectivités locales ont commencé à effectuer des relevés du niveau des eaux souterraines dans plus de 6 000 puits d’observation. Plusieurs États mènent des projets incitant les agriculteurs à préserver les eaux souterraines. Par ailleurs, quelque 2 200 villages dressent des bilans hydriques autour de trois indicateurs : la quantité d’eau souterraine à disposition, l’estimation de la quantité de recharge nécessaire et la quantité pouvant être dévolue à l’agriculture, secteur le plus consommateur de cette ressource.

« Les nappes phréatiques sont la réserve d’eau la plus précieuse du pays, et la gestion de cette ressource nationale figure au cœur de l’objectif gouvernemental de construire une Inde résiliente », indique Junaid Ahmad, vice-président des opérations de MIGA et ancien directeur des opérations de la Banque mondiale pour l’Inde.

Le programme Atal Bhujal Yojana s’en remet à des centaines de millions d’individus et de communautés pour enrayer la surexploitation et la dégradation des réserves d’eaux souterraines. Il offre incitations, informations, soutien et ressources nécessaires afin de passer à un développement et à une gestion plus durables des ressources en eaux souterraines.

 
Last modified on dimanche, 26 mars 2023 19:47

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