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Le salon high-tech à Las Vegas pose les bases de l'agriculture futuriste

janvier 10, 2023 0 1584

Le grand salon mondial de l'innovation électronique, CES,  a fermé hier les portes de sa 53ème édition à Las Vegas, aux Etats-Unis. Plus de 3 200 exposants de 173 pays étaient attendus et 100 000 visiteurs mais il est encore difficile d'avoir la liste des pays et entreprises africaines représentées.

Le domaine de l’agriculture n’en était pas le sujet central, bien évidemment, mais faisait partie d’une des préoccupations principales dans un monde en quête de sécurité tous azimuts. "La technologie permet aux agriculteurs de créer plus avec moins", a déclaré le directeur général de John Deere, John May, en présentant sa stratégie consistant à utiliser la technologie pour nourrir un monde affamé alors que les terres arables et la main-d'œuvre rurale diminuent et que les coûts augmentent. Notons que John Deere s’est associé à l'Académie mondiale des arts et des sciences et au Fonds d'affectation spéciale des Nations Unies pour la sécurité humaine pour encourager l'industrie technologique à aider à résoudre les problèmes les plus urgents du monde.

Plusieurs panels ont discuté de la manière dont l'innovation contribue à résoudre les défis mondiaux, notamment pour créer un approvisionnement alimentaire durable. Des représentants de Nokia of America, Siemens de Google d'Alphabet ont évoqué l'application de la technologie pour aider à résoudre ce problème d’approvisionnement alimentaire mais aussi à combler le fossé éducatif mondial.

Et les start-up comme les géants de l'agriculture ont été nombreux à proposer notamment des outils pour collecter des données, les analyser et aider les exploitants à prendre des décisions.

Olivier Lépine, à la tête de la start-up française Brad, a ainsi mis au point un capteur à planter dans les parcelles, qui fournit en temps réel des informations sur la température, l'humidité et la luminosité, indique l’AFP. Les agriculteurs peuvent, en fonction des données recueillies, décider quand irriguer, comment réduire leur usage de produits, comment prendre soin de leur sol, etc. Ceci représente un gain de temps et d’efficacité à une époque où les agriculteurs, notamment les plus jeunes, « ont envie d'avoir un impact mais ils ont aussi envie d'avoir une qualité de vie », remarque Olivier Lépine.

La start-up sud-coréenne AimbeLab s'est, elle, penchée sur les silos contenant les aliments pour animaux. Souvent, les éleveurs « tapent sur le silo avec un marteau pour savoir, en fonction du bruit, combien il leur en reste », explique Sein Kwon. « Ce n'est pas très précis ». La sonde proposée par l'entreprise évalue la quantité des stocks mais aussi leur état de conservation, ce qui permet à l'exploitant, et à l'entreprise lui vendant les aliments, de mieux anticiper les livraisons et ainsi réduire les trajets.

Afin de réduire l'utilisation des herbicides, l'AFP a également noté la présence de la start-up française Meropy qui propose une roue à multiples pieds se déplaçant dans les champs pour détecter, grâce à des caméras prenant des photos sur et sous le feuillage, la présence de mauvaises herbes, de ravageurs ou de maladies. En la matière, l’équipementier américain John Deere a beaucoup fait parler de lui en présentant des pulvérisateurs aux immenses bras équipés de caméras qui, tous en roulant à 20 km/h, peuvent détecter les mauvaises herbes grâce à leurs caméras et n'envoyer du désherbant que si nécessaire. « On ne pulvérise que sur environ un tiers du champs et on économise en herbicides », affirme Jorge Heraud, responsable de l'automatisation chez John Deere.

The production Board, société californienne d'investissement spécialisée dans les technologies agricoles, a développé un « Centre d'opérations » disponible sur l'ordinateur ou le téléphone permettant à l'agriculteur, grâce aux données récoltées par de multiples capteurs sur les tracteurs, d'avoir des informations sur leur localisation en temps réel, la performance des moteurs ou les coins à mauvaises herbes, mais aussi de comparer les rendements entre deux semences différentes. « L'agriculteur peut regarder la carte et comprendre quelle partie du champ il doit gérer différemment », explique Lane Arthur, le concepteur du produit. « C'est bon pour faire des économies, c'est bon pour l'environnement ».

« L'agriculture, comme tous les secteurs, se numérise », analyse Vonnie Estes, spécialiste de l'innovation pour l'Association internationale des produits frais (IFPA).

L'exploitation des données, de pair avec l'automatisation de certaines tâches, peut régler les problèmes liés à la pénurie de main d'œuvre en sachant comment sont répartis les employés sur l'exploitation par exemple, ceux liés au gaspillage en suivant la trace de la nourriture envoyée aux magasins, ou ceux liés au changement climatique en réduisant l'émission de gaz à effet de serre, indique encore l’AFP.

 

commodafrica

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Last modified on mardi, 10 janvier 2023 14:47
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