Il s'engage aux côtés des producteurs pour faire de cette légumineuse une filière stratégique, génératrice de revenus, d'emplois et de devises.

Des semences améliorées aux débouchés internationaux, en passant par le financement et la transformation locale, c'est toute une chaîne de valeur qui se met en place.

L'ambition agricole est affirmée. Portée par la Feuille de route gouvernementale, la relance de la filière soja s'inscrit dans une dynamique de transformation structurelle de l'agriculture. L'objectif étant défini : faire du Togo un hub agro-industriel en Afrique de l'Ouest.

Le soja, culture à haute valeur ajoutée, y tient une place de choix. D'abord cultivé sur de petites parcelles, il est aujourd'hui présent sur plus de plusieurs centaines de milliers d'hectares, avec une production de plus en plus croissante.

C'est ce qui est attendu pour la campagne agricole 2025-2026 : produire 500 000 tonnes. La campagne lancée en fin juin 2025 porte déjà un objectif de taille, qui est de multiplier par deux la production nationale actuelle.

En effet, l'année précédente, les agriculteurs ont pu atteindre 260 000 tonnes. Pour aller plus loin, le Conseil interprofessionnel de la filière soja du Togo (CIFS-Togo) commence par mobiliser de façon plus optimisée les maillons de la chaîne que sont les producteurs, les collecteurs, les transformateurs et les exportateurs.

Aujourd'hui, le soja est l'un des produits agricoles d'exportation les plus prisés et rentables à côté du coton. L'évolution est remarquable. De moins de 25 000 tonnes en 2015, la production nationale est montée à 260 000 tonnes en 2024, comme indiqué.

L'accès aux intrants agricoles reste l'une des clés du succès. Le gouvernement a mis en place un dispositif de subvention sur les semences certifiées, les engrais spécifiques et les produits phytosanitaires adaptés. Chaque année, des milliers de tonnes de semences améliorées de soja sont distribuées dans les régions productrices.

Aussi, la facilitation de l'accès au financement pèse beaucoup dans la balance. L'État, à travers le Mécanisme incitatif de financement agricole fondé sur le partage de risques (Mifa) ou encore le Fonds national de la finance inclusive (FNFI) et son produit Accès des agriculteurs aux services financiers (Agrisef), par exemple, facilite l'accès des producteurs au crédit.

Le développement de la filière ne se limite pas à la production brute. L'État encourage activement la transformation locale du soja en produits dérivés : huile, tourteaux, lait de soja, etc. Des unités industrielles voient le jour, cas de l'usine de soja à la Plateforme industrielle d'Adétikopé où des jeunes formés font tourner les machines.

En parallèle, la mise en place d'un marché structuré permet de sécuriser les débouchés. La contractualisation entre producteurs et acheteurs, encouragée par le gouvernement, offre plus de prévisibilité sur les prix et réduit les risques de mévente.