Le pays de Recep Tayyip Erdoğan a progressivement renforcé ses liens économiques avec le continent depuis 2003 en utilisant plusieurs canaux, dont l’ouverture de représentations diplomatiques, les accords de coopération sécuritaire et les outils de soft power comme les organisations religieuses ou humanitaires.
La présence turque en Afrique est également militaire. L’armée turque dispense des formations à certaines forces de sécurité africaines, comme c’est le cas en Libye et en Somalie. A Mogadiscio, la Turquie a ainsi construit un centre de formation militaire pour former l’armée somalienne à la lutte contre le groupe extrémiste Al-Shebab.
Ankara est également un important exportateur d’armes, dont les célèbres drones Bayraktar TB2 et les véhicules blindés Kirpi, vers les pays africains.
Avec 1,8 milliard de dollars, le Maroc a été la première destination des exportations turques vers le continent entre le 1er janvier et le 30 juin de l’année en cours, grâce à l’amélioration des relations bilatérales entre les deux pays, a-t-on précisé de même source.
L'Egypte suit de près avec 1,6 milliard de dollars, devant la Libye (1,3 milliard de dollars), la Tunisie (554,1 millions de dollars), l’Afrique du Sud (303,5 millions) et le Nigeria (242,3 millions).
La répartition sectorielle des exportations turques vers l’Afrique durant les six premiers mois de 2025 montre que le secteur des produits chimiques arrive en tête de liste avec 1,3 milliard de dollars devant ceux des céréales, légumineuses, oléagineux et leurs dérivés (1,2 milliard de dollars), de l'acier (942,4 millions de dollars), des textiles et des matières premières (675,5 millions) et l’industrie automobile (619 millions).
La Turquie a renforcé son engagement sur le continent depuis l’adoption d’une « politique africaine » en 2023. Les échanges commerciaux bilatéraux sont passés de 3 milliards de dollars en 2003 à près de 41 milliards de dollars en 2022, alors que les entreprises turques ont réalisé 1977 projets d’infrastructures d’une valeur cumulée de 91,6 milliards de dollars en Afrique à la mi-novembre 2024, selon le vice-président turc, Cevdet Yılmaz.
La Turquie utilise par ailleurs des outils de soft power à l’instar de plusieurs autres puissances engagées en Afrique. La Fondation Maarif, créée par l’Etat, a par exemple ouvert près de 200 écoles dans une trentaine de pays africains alors que des centaines d’étudiants africains sont encouragés chaque année, à travers l’attribution de bourses, à poursuivre leurs études dans des universités turques. Des organisations religieuses et humanitaires sont aussi très actives dans la construction de mosquées, d’hôpitaux et de centres de soins.









